"Jean est en vacances et loue une maison qui vient juste d'être incendiée causant la mort de son propriétaire." Cette histoire prend appui sur les contes de Lovecraft, où souvent un étudiant, solitaire et obstiné, plutôt que d’habiter et d’agir le monde tel que le commun l’entendrait, se plonge dans la découverte de ses horribles origines, ouvrant des couloirs cosmiques qui n’auraient jamais dû l’être à nouveau. Les mythes macabres de Lovecraft inspirent depuis plus de 30 ans l’horreur au cinéma, la bd, la littérature, le rock ou les jeux video. Cependant le racisme et la paranoïa de l’écrivain puritain, pourtant constitutif de son imaginaire, et devant aboutir à des mondes rêvés éternellement purs voire kitsch, où l’érotisme et la description des plaisirs charnels sont évités, devaient gêner mon scénario. De la croyance fataliste en la soumission à d’aveugles forces régissant l’univers, mon personnage, précoce homme sans qualités, devait alors prendre place dans un monde cruel désamorcé par le grotesque. Avec ou sans masque, et de quel côté que ce soit, il s’agit de voir, d'y faire un tour. J’ai commencé cette histoire à Angoulême en 1999 pour la finir en 2004. Version finale avec réactualisation des premières planches en 2008. Mise en couleur 2009.