Les élites suicident le projet de construction européen Paru dans Le Soir du 14 mai 2008 sous le titre Un projet européen dénaturé Un projet européen dénaturé Au sortir de la guerre, le projet de construction européenne est né de la volonté d’unir le destin d’États qui s’étaient si souvent fait la guerre. La victoire sur le nazisme et les puissantes luttes du monde du travail qui ont suivi la libération ont abouti à des conquêtes sociales fondamentales, encore renforcées dans la foulée de mai 1968. Ces avancées sociales ont été rognées systématiquement à partir de la fin des années 1970. Déjà la construction européenne était utilisée pour imposer des sacrifices sociaux comme lors de la restructuration de la sidérurgie sous la houlette du commissaire européen Etienne Davignon. Dans le contexte de la chute du Mur de Berlin et du renforcement de l’agressivité de l’impérialisme de Washington, l’Europe a également fait figure pour la gauche de possible contre-projet basé sur la coopération avec le Sud et l’abandon du néolibéralisme. Mais ce projet n’a pas été mis en œuvre. En tout état de cause, celui qui se construit depuis plus de 20 ans en est l’antithèse. L’Europe à laquelle aspirait la gauche rouge et verte est malade, profondément contaminée par le virus du néolibéralisme. Seule avance encore à pas forcés la construction d’une Europe capitaliste tendant vers un seul but, la compétitivité et la recherche du profit privé. Le leitmotiv central est ...