Alors que BFM TV fait preuve d'une ferme autorité dans son langage pour ne pas égratigner les consciences ou pousser à l'éveil d'un patriotisme religieux au même titre que hier, d'autres appelaient au patriotisme économique alors que le patriotisme politique, à mettre en vigueur pour affronter l'horrible situation, consisterait, bien au-delà de l'union sacrée et de la douloureuse émotion que suscite un tel évènement, comme l'a très justement fait le reporter de BFM TV, à appeler, pour commencer, un Imam (1), Mufti (2) ou autre Rabbin (3) par "professeur de religion" tout simplement au lieu de toujours les identifier à une classification communautaire provenant d'une différenciation religieuse. Grand pas en avant de la démocratie dans la République lorsque notre langage ne traduira plus une différence entre Juifs et Musulmans mais signifiera le partage d'intérêts communs, à savoir Dieu, pris avec modération et non pas comme un modérateur ou un modulateur identitaire… C'est donc par "le parlé" quotidien que la laïcité et la démocratie parviendront à unir les consciences audessus de ce que chacun des représentants des principales confessions religieuses présentes en France comptent comme "professeurs de religions"… Après, les formations qui y conduisent peuvent s'appeler rabbinat ou études coraniques mais administrativement, la nuance qui les différencie pourrait s'estomper sous l'appellation commune de "professeur de religion" ce qui, inversement, permettrait de déchirer de nombreuses étiquettes que les uns ou les autres pourraient coller sur l'une ou l'autre religion dont ils entendraient parler sans en connaître les véritables raisons de leur présence sur le territoire français… Qu'il s'agisse des uns ou des autres, tous ont fuit un pays d'origine où régnaient des dictatures rigoristes qui implantaient déjà à l'époque un fondamentalisme religieux dans les esprits, ce n'est certainement pas pour en retraduire politiquement ou religieusement les mêmes extrémismes sur le territoire qui les accueille sans que cela ne se remarque… Pour éviter les dérives identitaires et accomplir notre devoir civique, offrons-leur le titre gratuit de "professeurs des religions". Sûr qu'il nous en coûtera moins cher à long terme en risque de mise en relation conflictuelle rien que par le nom qui leur était habituellement donné...