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JIA ZHANGKE
Dits etécrits D’uncinéaste chinois
Traduit du chinois par François Dubois et Ping Zhou
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avant-propos à l’éDition française
3 Xiao Shan rentre à la maiSon
Mon point focal
Xiao Wu, artiSan pickpocket Extraits de décisions Je ne poétise pas mon vécu 3 L’ère des films amateurs est sur le point de revenir 3 Un cinéaste indépendant issu des couches populaires chinoises (échange avec Lin Xudong)
platform Extraits de décisions Qui est en train d’ouvrir une ère nouvelle du film en langue chinoise L’expérience du monde qui m’a conduit au choix de l’image (entretien)
5 plaiSirS inconnuS Il me faut de l’acool pour que mes pensées volent Le monde se trouve sur le tatami Il paraît que le printemps du cinéma arrive
the World Propos du réalisateur Dédicace au Festival International du Film Documentaire de Yamagata
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Nous devons connaître les défauts de notre gène culturel (discours) Mon gène cinématographique
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Still life L’ombre et l’éclat de Notes de perplexité
Tourne ce en quoi tu crois (échange avec Hou HsiaoHsien) C’est la lâcheté de notre génération entière (discours) Les grosses productions sont pleines de bactéries qui détruisent les valeurs sociales (entretien)
dong Chacun possède un art qui lui est propre (échange avec Liu Xiaodong) 5 Trouver sa beauté particulière (échange avec Tony Rayns)
uSeleSS Quand on est nu, il n’y a pas de différence de classe (échange avec Tony Rayns) C’est une fiction doublée d’un documentaire (échange avec Tsai Mingliang)
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24 city Un poète du cinéma qui dépeint la Chine (conversation avec Dudley Andrew, Ouyang Jianghe, Zhai Yongming, Lü Xinyu, Jia Zhangke)
3 i WiSh i kneW Révéler le destin inexorable des individus
Avec le soutien du Festival International de La RochesurYon
En partenariat avec Ad Vitam
Ouvrage publié avec le concours de la Région ÎledeFrance et du Conseil Général des BouchesduRhône
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avant-propos,à l’éDition française
LorsquePENséEs dE Jiâa été publié en Chine, je venais de terminer CiTy(). Mon travail était alors en train de prendre une orientation différente : je m’impliquais davantage dans la production de films d’autres réalisateurs ; j’avais entamé la préparation d’un nouveau projet qui pourra surprendre, puisqu’il s’agit d’un film d’arts martiaux à gros budget situé e dans la Chine de la fin du XIX siècle. La réalisation deI wisH I KNEw() me laissait en outre quelque temps libre, notamment pour me replonger dans les articles assez nombreux ! que j’avais publiés…À cela s’est jointe une raison technique : je me suis rendu compte que tout mon matériel écrit était enre gistré sur des disquettes de trois pouces et demi qui ne tarderaient pas à disparaître. Il fallait les sauvegarder sur un support plus pérenne : l’opération m’a obligéà effectuer un tri. C’est donc moi qui ai fait la sélection des textes réunis dans cet ouvrage . Aussi bien en ce qui concerne leur nombre que leur nature, essentielle ment de trois ordres : des textes personnels, car je ne manque jamais, au terme d’un tournage, de prendre des notes sur mon expérience et mes émotions ; des papiers publiés dans les revues auxquelles je collabore depuis longtemps, des articles, des analyses de mes
1 titre original comporte un jeu de mots intraduisible en français sur Le la proximité entre le nom du cinéaste et le mot chinois signifiant « pensée » [NdE]. 2 Ce volume les reprend tous, à quelques exceptions près. L’entretien donné à l'occasion deI wisH I KNEwest un ajout à l'édition originale [NdE].
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scénarios… ; des interventions on m’en commande régulièrement pour des événements publics, des colloques… À cela je peux ajouter des retranscriptions d’allocutions improvisées qui ont eu une importance telle dans ma vie que j’ai tenu à les inclure par exemple mon intervention après la première projec tion deSTill LifE() à Pékin. Tous ces textes traitent fondamentalement de deux sujets : les questions que je me pose à moimême et celles relatives à la place du cinéma en Chine. Mon rythme est assez rapide, d’un film au suivant il ne s’écoule en général pas plus d’un an et demi. Mais la Chine évolue à un rythme encore plus rapide, aussi je complète en quelque sorte mes films en ayant recours à l’écrit. Je crois aussi qu’avec ce livre j’ai voulu réagir à une certaine évolution du cinéma chinois, dont il est dit de plus en plus volontiers qu’il est, ou plutôt qu’il ne doit être qu’un produit commercial. Certains réa lisateurs abondent en ce sens : le cinéma n’a qu’une fonction de divertissement, il n’a strictement rien à voir avec l’art. Il me semble enfin que, inconsciem ment peutêtre, j’avais envie que mes écrits puissent être lus par la jeune génération de réalisateurs voire la jeune génération « tout court ». Depuis mes premiers films, j’ai conservé toutes ces interventions, tous ces articles, et tous reflè tent avec une certaine authenticité le parcours d’un cinéaste, et en arrièreplan celui du cinéma chinois. Certaines choses pourront paraître naïves, mais je les raconte comme elles se sont passées et elles reflètent en dernière instance mon point de vue sur le cinéma. Je me souviens qu’à mes débuts la criti que officielle et certains spectateurs nous repro chaient de toujours montrer les mauvais côtés de
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la Chine. Un hiver, je suis parti dans la montagne pour marcher dans une nature très belle et isolée. Une beauté exceptionnelle s’en dégageait, une très grande noblesse. Il ne faut pas toujours se placer du point de vue du spectateur : la montagne existe même lorsque personne n’est là pour la regarder. Cela a sus cité chez moi une prise de position : ce que j’ai à dire ne vient pas du cinéma mais de la vie et du voyage. LorsquePENséEs dE Jiâest paru, je suis allé à la rencontre des lecteurs, à Pékin, à Shanghai…, et j’ai fait des interventions devant des publics de cinéphiles. J’ai bien sûr regretté de n’avoir pu accompagner le livre d’une rétrospective intégrale. La raison en est que jusqu’à aujourd’huiXiâO Wu, âRTisâN picKpOcKET(),PlâTfORM ou ()PlâisiRs iNcONNus() demeurent interdits en Chine. C’est sans succès que j’ai essayé de faire évoluer cette situation, mais j’ai éprouvé un certain plaisir à envoyer un exemplaire du livre à tous les dirigeants et à tous les membres du bureau de censure et du cinéma. Afin qu’ils en retirent ce que bon leur semble. J’ai écrit depuisI wisH I KNEwune cinquantaine d’articles supplémentaires. Plusieurs évoquent les nouvelles libertés récemment conquises par le cinéma, mais aussi le poids d’un certain nationalisme. Je pré vois la parution d’un second volume pour 5.