Le criquet qui ne chantait plus L’amour est un drôle de petit animal. Il joue, s’amuse. Espiègle, il a les yeux qui brillent. Il tourne, il vrille, pétille Il est beau, insouciant, léger. Docile, câlin, tout chaud contre notre peau. Suave et surprenant comme le miel. Au fil des jours, des semaines Il change, il évolue.
Du désespoir à l’abattement De l’épuisementà l’indifférence Et puis plus rien, Rien.
Imaginer l’homme que l’on aime dans les bras d’une autre ?
On s’en fout
On s’en fout vraiment. Inimaginable il y a quelques temps Ça nous aurait tordu le cœur, les tripes, la tête. On dit ça. On crâne. Mais si on le croisait dans la rue avec une autre, Si on avait ce « pas de bol » là,
Bien sûr que l’on s’écroulerait.
On préfère s’imaginer forte.
On ne l’est jamais assez.
L’amour Ce drôle de petit animal joueur, espiègle Nous a si bien mélangé au départ (Il ne faut pas en douter)
Un jour, nous ouvre les yeux et nous fait voir la réalité.
Pas forcément celle que l’on aurait choisi.
Un jour, on comprend
Et on est épuisé.
Notre corps sonne l’alarme, plus rien ne fonctionne.
Tout dégringole, s’affale, tombe malade.
Un cheval fou au regard creux que rien ne peut calmer
Rien, sauf le temps.
Le temps, la patience et l’attention.
L’attention Enfin.
On pensait que l’attention faisait partie de l’amour
C’est évident non ?
Pas pour tout le monde.
Le petit animal câlin ne l’est plus
Il se referme, ne parle plus
Ne se laisse plus approcher
Ne croit plus à la main qui veut le caresser.
La trahison, les mensonges.
Cette femme estfatiguée,
Fatiguée d’être un passager clandestin caché au fond d’un camion.
Fatiguée d’être cachée, inexistante aux yeux de tous.
Fatiguée des autres femmes présentes dans la vie de l’homme qu’elle aime
Qu’il ne veut pas qu’elle rencontre ni qu’elle connaisse.
Comment existetelle ?
Elle est épuisée de se battre sans arrêt pour exister,
De se rendre compte que rien n’y fait.
Alors elle se replie.
Comme l’amour.
Elle s’isole
Oh si! Elle se met en colère.
Elle se bat longtemps Et un jour, elle abandonne. Elle a compris Elle sait
Elle n’a plus de force
Elle sent la fin de l’illusion
La fin de la souffrance injuste et inutile.
Aimer n’est pas souffrir
Aimer n’est pas mentir
Aimer n’est pas trahir.
Ce n’est pas non plus attendre un appel qui ne vient jamais
Une sonneriedans le vide
Des mensonges
D’autres femmes
Et tellement d’inattention.
Ce n’est pas non plus une Saint Valentin seule alors que l’on est deux
Des petites attentions que l’on espère qui n’arrivent jamais.
Tout cela on va se l’offrir
Ne plus avoir peur d’être seule.
Seule, on ne se fait pas de mal
Seule, on ne se fait pas pleurer
Seule, on ne se trahit pas.
On se ment parfois
Lorsque l’on manque de courage
Et on le reconnait.
Seule, il y a les amies, la vie, les enfants, l’espoir, les passions,
La vie partout
A chaque instant
Et tellement d’autres voies à l’amour.
L’amour à deux, on n’a pas su
Pourtant on y a cru.
On a vibré, vécu, donné
Espéré et on s’est planté.
On est comme un criquet à la fin de l’été
Qui n’a plus la force de chanter
Plus pour l’instant.
Mais on est là sur nos six pattes et tout autour il y a la vie
Et dans la vie Il y a l’amour, Et ça, Tout ça Tout ce que l’on voit Tout ce que l’on sent C’est le plus important.