La lecture à portée de main
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Publié par | bibebook |
Nombre de lectures | 92 |
EAN13 | 9782824710891 |
Langue | Français |
Extrait
P I ERRE LO T I
AZI Y ADÉ
BI BEBO O KP I ERRE LO T I
AZI Y ADÉ
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1089-1
BI BEBO OK
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compris à Bib eb o ok.P RÉF A CE DE P LUMK ET T
AMI DE LOTI
bien conduit, une description du hér os est de
rigueur . Mais ce liv r e n’ est p oint un r oman, ou, du moins, c’ enD est un qui n’a p as été plus conduit que la vie de son hér os. Et
puis dé crir e au public indiffér ent ce Loti que nous aimions n’ est p as chose
aisé e , et les plus habiles p our raient bien s’y p erdr e .
Pour son p ortrait phy sique , le cteur , allez à Musset ; ouv r ez «
Namouna, conte oriental » et lisez :
Bien cambré , bien lavé ;. . .. . .. . .. . .
D es mains de praticien, l’asp e ct fier et ner v eux
Ce qu’il avait de b e au surtout, c’étaient les y eux.
Comme Hassan, il était très jo y eux, et p ourtant très maussade ;
indignement naïf, et p ourtant très blasé . En bien comme en mal, il allait loin
toujour s ; mais nous l’aimions mieux que cet Hassan ég oïste , et c’était à
Rolla plutôt qu’il eût pu r essembler . . .
D ans plus d’une âme on v oit deux choses à la fois :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1Aziyadé Chapitr e
Le ciel, — qui teint les e aux à p eine r emué es,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Et la vase , — fond mor ne , affr eux, sombr e et dor mant.
(V ICT OR H UGO , les Ondines .)
P LUMK ET T .
n
2Pr emièr e p artie
SALON IQU E
JOU RNAL DE LO T I
3CHAP I T RE I
16 mai 1876.
. . . Une b elle jour né e de mai, un b e au soleil, un ciel pur . . . and les
canots étrang er s ar rivèr ent, les b our r e aux, sur les quais, m eaient la
dernièr e main à leur œuv r e : six p endus e x é cutaient en présence de la foule
l’hor rible contor sion finale . . . Les fenêtr es, les toits étaient encombrés de
sp e ctateur s ; sur un balcon v oisin, les autorités tur ques souriaient à ce
sp e ctacle familier .
Le g ouv er nement du sultan avait fait p eu de frais p our l’app ar eil du
supplice ; les p otences étaient si basses que les pie ds nus des condamnés
touchaient la ter r e . Leur s ongles crisp é es grinçaient sur le sable .
n
4CHAP I T RE I I
’ , soldats se r etirèr ent et les morts r
estèr ent jusqu’à la tombé e du jour e xp osés aux y eux du p euple .L Les six cadav r es, deb out sur leur s pie ds, fir ent, jusqu’au soir , la
hideuse grimace de la mort au b e au soleil de T ur quie , au milieu de pr
omeneur s indiffér ents et de gr oup es silencieux de jeunes femmes.
n
5CHAP I T RE I I I
France et d’ Allemagne avaient e xig é ces
e x é cutions d’ ensemble , comme rép aration de ce massacr e desL consuls qui fit du br uit en Eur op e au début de la crise orientale .
T outes les nations eur op é ennes avaient env o yé sur rade de Salonique
d’imp osants cuirassés. L’ Angleter r e s’y était une des pr emièr es fait r
eprésenter , et c’ est ainsi que j’y étais v enu moi-même , sur l’une des cor v ees
de Sa Majesté .
n
6CHAP I T RE I V
de printemps, un des pr emier s où il nous fut p er mis
de cir culer dans Salonique de Macé doine , p eu après les mas-U sacr es, tr ois jour s après les p endaisons, v er s quatr e heur es de
l’après-midi, il ar riva que je m’ar rêtai de vant la p orte fer mé e d’une vieille
mosqué e , p our r eg arder se bar e deux cig ognes.
La scène se p assait dans une r ue du vieux quartier musulman. D es
maisons caduques b ordaient de p etits chemins tortueux, à moitié r e
couv erts p ar les saillies des shaknisirs (sorte d’ obser vatoir es my stérieux, de
grands balcons fer més et grillés, d’ où les p assants sont r eluqués p ar des
p etits tr ous invisibles). D es av oines p oussaient entr e les p avés de g alets
noir s, et des branches de fraîche v erdur e couraient sur les toits ; le ciel,
entr e v u p ar é chapp é es, était pur et bleu ; on r espirait p artout l’air tiède
et la b onne o deur de mai.
La p opulation de Salonique conser vait encor e env ers nous une
aitude contrainte et hostile ; aussi l’autorité nous oblig e ait-elle à traîner p ar
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