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Publié par | bibebook |
Nombre de lectures | 97 |
EAN13 | 9782824712888 |
Licence : | Libre de droits |
Langue | Français |
Extrait
ED W ARD BU LW ER-L Y T T ON
LA RA CE F U T U RE
BI BEBO O KED W ARD BU LW ER-L Y T T ON
LA RA CE F U T U RE
1888
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1288-8
BI BEBO OK
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– Bibliothè que Éle ctr onique du éb e c
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– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok. à
D Max Müller
en témoignag e de r esp e ct et d’admiration.
n
1Pr éface
nous av ons sous les y eux est bien un r oman, mais ce
n’ est p as un r oman comme les autr es, car l’auteur s’ est pr op oséL de nous raconter non ce qui aurait pu ar riv er hier , ou autr efois,
mais ce qui p our rait bien ar riv er dans quelques siè cles. Les mœur s qu’il
dép eint ne sont p as les nôtr es, ni celles de nos ancêtr es, mais celles de
nos descendants. Il imagine bien une p etite fable à la Jules V er ne , et feint
de supp oser que la « Race futur e » e xiste dès maintenant sous ter r e et
n’aend, p our p araîtr e à la lumièr e du soleil et p our nous e xter miner ,
que l’heur e où elle tr ouv era son habitation actuelle tr op étr oite . Mais cet
artifice de nar ration ne tr omp e p er sonne , et il est é vident que Bulw
erLyon a v oulu nous donner une idé e de la façon de viv r e et de p enser de
nos ar rièr e-ne v eux.
C’ est là une ambition légitime , quoique l’ entr eprise soit singulièr
ement hardie . Il est p er mis de cher cher à de viner ce que l’av enir réser v e
à notr e espè ce . On connaît le chemin qu’ elle a p ar cour u ; on p eut dir e où
elle va. Sans doute on risque fort de se tr omp er , mais un r omancier ne
rép ond p as de l’ e x actitude de ses table aux et de ses ré cits ; on ne lui demande
qu’un p eu de v raisemblance . elquefois même on est moins e xig e ant et
l’ on se contente d’êtr e amusé . Les Voyages de Gulliver manquent
absolu2La race futur e Chapitr e
ment de v raisemblance , ce qui ne les empê che p as d’êtr e un chef-d’ œuv r e
souv ent imité , jamais ég alé . Il est v rai que les fictions de Swi ne sont que
des vérités déguisé es et gr ossies, et qu’il a é crit sous une for me div
ertissante la plus amèr e satir e qu’ on ait jamais faite d’un p euple , d’un siè cle ,
et même du g enr e humain.
L’auteur de la « Race futur e » a dû p enser à son illustr e de
vancier , car son hér os est, chez les hommes du vingt-cinquième ou du tr
entième siè cle , ce que Gulliv er lui-même est chez les che vaux du p ay s des
Houyhnms, le r eprésentant d’une civilisation inférieur e , un barbar e
ignorant et cor r ompu en e x cursion chez les sag es. Il y a seulement cee
différ ence que les che vaux de Swi ne sont que v ertueux et heur eux,
tandis que les « V ril-ya » de Bulw er sont, en outr e , fort savants. La v ertu
et le b onheur ne nous donneraient plus l’idé e d’une sup ériorité
complète si l’ on n’y joignait une grande puissance industrielle fondé e sur une
connaissance appr ofondie des se cr ets de la natur e . Le monde a mar ché ,
depuis le temps de la r eine Anne , et on ne se mo que plus des émules de
Ne wton ; c’ est au contrair e sur eux que l’ on compte p our chang er la face
des choses.
Mais il est bien malaisé d’imaginer des hommes infiniment plus
savants que nous : les grandes dé couv ertes ne se de vinent qu’à moitié . Il est,
au contrair e , facile d’imaginer des hommes meilleur s que nous ; les
modèles ab ondent sous nos y eux, et le p eintr e de l’idé al tr ouv e dans la ré alité
tous les éléments du table au qu’il v eut tracer . and Bulw er supp ose que
nos descendants ser ont maîtr es d’un ag ent infiniment plus subtil et plus
fort que l’éle ctricité , et qu’ils aur ont p erfe ctionné l’art de constr uir e des
automates jusqu’à p eupler leur s habitations de domestiques en métal, on
est tenté de le tr ouv er bien témérair e . Mais quand il nous montr e une
so ciété où la guer r e est inconnue , où p er sonne n’ est p auv r e , ni avide de
richesses, ni ambitieux, où l’ on ne sait ce que c’ est qu’un malfaiteur , nous
demeur ons tous d’accord que c’ est là une so ciété p arfaite . Malheur
eusement l’auteur ne pr ouv e p as que les mer v eilleux pr ogrès scientifiques
qu’il est p er mis d’ esp ér er doiv ent av oir p our consé quence un pr ogrès non
moins admirable de la moralité humaine , ni que les hommes soient
assurés de de v enir plus raisonnables que nous quand ils ser ont de v enus bien
plus savants.
3La race futur e Chapitr e
Comme un r oman n’ est p as une démonstration, l’auteur n’était p as
oblig é de nous p er suader que les choses se p asser ont e x actement comme il
l’admet. Il aurait d’ailleur s pu rép ondr e que l’humanité est libr e et qu’ elle
fera p eut-êtr e de sa lib erté un e x cellent usag e . Il n’affir me p as qu’ elle sera
un jour aussi raisonnable qu’il dép eint les V ril-ya : mais cela dép end d’ elle ,
et il app artient aux philosophes de bien tracer le table au d’une idé ale
félicité p our l’ encourag er à mar cher d’un p as plus rapide dans la v oie qui y
conduit.
Assurément Bulw er a v oulu nous r eprésenter un état de civilisation
où les hommes jouiraient de la plus grande somme de b onheur que
comp orte leur condition mortelle ; il a v oulu aussi nous appr endr e quelles
sont les conditions de cet état sup érieur , sur quelles institutions et sur
quelles cr o yances doit êtr e fondé e la cité de ses rê v es. Il a é crit son
Utopie , comme tant d’autr es, comme P laton, comme omas Mor us, comme
Fénelon, comme Fourier . Il n’a p as non plus é chapp é aux pièg es où sont
tombés ses de vancier s. Il n’accomplit que la moitié de sa tâche , et nous
donne bien l’idé e d’une humanité p arfaitement sag e , mais non d’une
humanité p arfaitement heur euse .
Les V ril-ya ont p eu de b esoins, et la satisfaction de leur s b esoins leur
coûte p eu d’ efforts ; l’ outillag e de l’industrie est si p erfe ctionné , que le
travail est réser vé aux seuls enfants. Les adultes n’ ont rien à fair e , p as de
lues à soutenir , p as de dang er s à