Placés par le Premier ministre en mission auprès du ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire, le sénateur Alain Lambert et le député Didier Migaud avaient pour objectif d'examiner les conditions de mise en oeuvre de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Après avoir exposé les objectifs des auteurs et la méthode retenue, à partir de la lettre de mission, le rapport présente dans une deuxième partie la synthèse de leurs constats, sur le climat général entourant la mise en oeuvre de la LOLF, sur la réforme budgétaire au sens strict et sur la modernisation de la gestion publique. La troisième partie rassemble les recommandations de la mission autour de trois grands thèmes : rénover les pratiques budgétaires dans le cadre organique existant ; aller plus loin pour faire naître une nouvelle gestion publique ; diffuser les principes de la LOLF au-delà de l'Etat dans un processus qui tienne compte des spécificités de chaque acteur de la sphère publique.
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Français
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Extrait
LA MISE EN UVRE DE LA LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
clé dune gestion publique responsable et efficace Rapport au Gouvernement
ALAINLAMBERT Ancien Ministre Sénateur de lOrne
- Septembre 2005 -
DIDIERMIGAUD Député de lIsère Questeur de lAssemblée nationale
I.OBJECTIFS ET MÉTHODE : UNE MISSION INTÉGRÉE AU PROCESSUS DANIMATION ET À LÉCOUTE DE TOUS LES ACTEURS DE LA RÉFORME....................3A.UN DOUBLE OBJECTIF DÉCOULAIT DE LA LETTRE DE MISSION................................................ 31. 3Sassurer de la bonne mise en uvre de la réforme et tracer des perspectives dévolution ...2. .....................3Porter la réforme pour assurer les acteurs du soutien politique qui lui est donnéB.LA MÉTHODE DE TRAVAIL RETENUE VISAIT À RENDRE LA MISSION RÉACTIVE SUR LACTUALITÉ DE LA RÉFORME,TOUT EN TRAÇANT DES PERSPECTIVES POUR LAVENIR.................... 41.Sinsérer dans le processus danimation de la réforme .......................................................... 4a) Mettre en place un dialogue régulier avec la direction de la réforme budgétaire et jouer un rôle consultatif dans le processus décisionnel ............................................................................. 4b) Échelonner les travaux en faisant des notes détape à lattention du ministre chargé de la réforme budgétaire ...................................................................................................................... 42.Être à lécoute de tous les acteurs........................................................................................... 5a) Au niveau central .................................................................................................................... 5b) Au niveau déconcentré............................................................................................................ 53.la lettre de mission et des nécessités deDéfinir les domaines dinvestigation à partir de lactualité ........................................................................................................................................ 6II. 8 .......................................................SYNTHÈSE DES OBSERVATIONS DE LA MISSION
A.UN CLIMAT GÉNÉRAL POSITIF,SURTOUT AU PLAN LOCAL...................................................... 81.sont fortement mobilisées mais nont pas pleinement tiréLes administrations centrales se toutes les conséquences de la réforme ............................................................................................ 82.Les services déconcentrés veulent sapproprier les avancées permises par la réforme ......... 93.Les organisations syndicales se montrent ouvertes sur les principes de la réforme, tout en dénonçant une association insuffisante à son déroulement........................................................... 11B.LA DIMENSION BUDGÉTAIRE DE LA RÉFORME NA PAS ENCORE PERMIS DE SORTIR DU«JEU DE RÔLE»QUI ENTRETIENT LA MÉFIANCE ENTRE LES ACTEURS....................................................... 121.principes, a pâti en 2005 dunLa nouvelle procédure budgétaire, satisfaisante dans ses contexte difficile ............................................................................................................................ 13a) Les principes retenus pour la nouvelle procédure budgétaire répondent bien à la logique de la LOLF ..................................................................................................................................... 13b) Le déroulement de la nouvelle procédure pour la préparation du PLF 2006 na toutefois pas donné satisfaction à ses protagonistes ....................................................................................... 132.La réforme du contrôle financier va dans le bon sens mais nest pas encore entrée dans les faits...............................................................................................................................................15C.LDÉJÀ SES FRUITS EN MATIÈRE DE GESTION PUBLIQUEA RÉFORME PORTE .......................... 161.budgétaire en missions, programmes et actionsLa nouvelle structuration de lautorisation produit ses premiers effets............................................................................................................. 16a) Un mouvement positif sur la lisibilité des politiques publiques et sur lévolution de lorganisation administrative ..................................................................................................... 16b) La structuration actuelle laisse craindre des difficultés de pilotage, accrues dans le cas des missions interministérielles ....................................................................................................... 19
2.De nouveaux acteurs sont en situation de responsabilisation............................................... 22a) Les responsables de programme prennent leurs marques ..................................................... 22b) Le fonctionnement des administrations centrales se clarifie................................................. 233.Grâce à lextension des expérimentations, les nouveaux modes de gestion commencent à simplanter .................................................................................................................................... 24a) La déconcentration fonctionnelle est diversement avancée au niveau central ...................... 24b) La déconcentration administrative napparaît pas optimale.................................................. 26c) Les expérimentations locales ont permis de dynamiser la gestion en rapprochant allocation des moyens et décisions opérationnelles ................................................................................... 30d) La place des préfets comme garants de la cohérence territoriale a été confirmée ................ 31
III.LES RECOMMANDATIONS DE LA MISSION : APPROFONDIR LA LOGIQUE DE RESPONSABILISATION DES ACTEURS ..................................................................................... 34A.RPRATIQUES BUDGÉTAIRES DANS LE CADRE ORGANIQUE EXISTANTÉNOVER LES ............... 341.lois de finances doivent faire vivre le principe de sincérité............................................ 34Les a) Découpler le collectif de fin dannée du projet de loi de finances de lannée suivante ........ 35b) Restreindre la substance des crédits évaluatifs en sappuyant sur la définition stricte quen a donnée la LOLF......................................................................................................................... 35c) Résister à la tentation de la dépense fiscale et bien évaluer celles qui existent .................... 36d) Ne pas étendre le champ des prélèvements sur recettes........................................................ 372.finances doit suivre une procédure plus collégiale permettant unLélaboration des lois de changement détat desprit ............................................................................................................ 38a) La nécessaire collégialité....................................................................................................... 38b) La clarté du dialogue............................................................................................................. 39c) Le rôle de la direction du budget : rechercher la sincérité et la soutenabilité ....................... 39d) Distinguer la performance de lattribution des crédits .......................................................... 403.Encadrer la régulation pour ne pas porter atteinte à la responsabilisation des gestionnaires ................................................................................................................................. 40a) La régulation des crédits bénéficie désormais dun encadrement ......................................... 40b) Si la régulation des crédits est nécessaire, elle doit être réduite dans son ampleur et nintervenir quune fois dans lannée ........................................................................................ 41c) Prendre en compte le besoin accru de visibilité de la part des gestionnaires en encadrant les modalités dexercice de la régulation par une circulaire annuelle............................................. 424.Transformer le contenu du travail parlementaire sur les lois de finances et le budget ........ 43a) En régime de croisière, placer le contrôle de lexécution budgétaire au cur du travail parlementaire.............................................................................................................................43b) Mettre à profit la phase de transition pour établir les « bonnes pratiques » parlementaires . 45B.ALLER PLUS LOIN POUR FAIRE NAÎTRE UNE NOUVELLE GESTION PUBLIQUE......................... 481.Améliorer encore la structuration des programmes et des budgets opérationnels de programmes (BOP) ....................................................................................................................... 48a) La maquette en missions et programmes doit être stabilisée à court et moyen termes tout en initiant une réflexion sur les évolutions qui paraissent souhaitables dès aujourdhui ............... 48b) Pour éviter que la cartographie des BOP ne conduise à un cloisonnement de la gestion locale, des évolutions plus importantes doivent être conduites par les ministères .................... 50
2.Structurer une chaîne de responsabilité efficace, du ministre au gestionnaire déconcentré, autour du responsable de programme........................................................................................... 52a) En amont du responsable de programme : resserrer le nombre de ministres et le format des cabinets, clarifier la responsabilité des responsables de programme ........................................ 53b) Au niveau du responsable de programme : faire du responsable de programme un véritable acteur budgétaire, vis-à-vis des niveaux central et déconcentré................................................ 56c) Au niveau déconcentré : articuler la responsabilité du chef de BOP régional avec celle des préfets et des autres acteurs locaux ........................................................................................... 593.Réussir la modernisation des systèmes dinformation et la rénovation de la gestion des ressources humaines...................................................................................................................... 61a) Ne pas rater la marche des systèmes dinformation .............................................................. 62b) Moderniser par étapes la GRH .............................................................................................. 644.Définir les principes directeurs dune revue des programmes, support de lévaluation des politiques publiques....................................................................................................................... 67a) La mise en place dune revue des programmes est nécessaire pour parachever la logique de la LOLF ............................................................................................................... 67b) Lévaluation des programmes devra être articulée avec les audits confiés à la nouvelle direction générale de la modernisation de lÉtat ....................................................................... 67c) Conduite par lexécutif, la revue des programmes devra sappuyer sur une volonté politique ferme et sur un programme coordonné avec les travaux du Parlement ..................................... 68C.LES PRINCIPES DE LALOLFDOIVENT ÊTRE DIFFUSÉS AU-DELÀ DE LÉTAT DANS UN PROCESSUS QUI TIENNE COMPTE DES SPÉCIFICITÉS DE CHAQUE ACTEUR DE LA SPHÈRE PUBLIQUE. 691.Prendre en compte la diversité des opérateurs pour les intégrer au pilotage par la performance .................................................................................................................................. 70a) Les opérateurs de lÉtat sont essentiels à la mise en uvre des politiques financées par le budget de lÉtat, mais ils constituent un ensemble très divers .................................................. 70b) Les conséquences de lapplication de la LOLF ont été étudiées et la circulaire du 1eraoût 2005 a introduit certaines évolutions............................................................................ 71c) Lesprit de la LOLF consiste à conforter lautonomie des opérateurs, tout en déclinant les objectifs et indicateurs associés aux programmes pour leur activité ......................................... 72d) Les conditions dexercice de la tutelle devront être renouvelées .......................................... 742.Appliquer avec détermination les innovations de la loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale................................................................................................. 753.Inciter les collectivités territoriales à développer un processus de performance et mieux les associer au cadrage global des finances publiques ...................................................................... 76a) Lenjeu de politique budgétaire : associer les collectivités territoriales aux grands choix de finances publiques ..................................................................................................................... 76b) Améliorer les outils budgétaires et comptables à disposition des collectivités territoriales . 78
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INTRODUCTION
Le Premier ministre nous a fait lhonneur, le 7 mars dernier, de nous nommer parlementaires en mission auprès du ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire, porte-parole du Gouvernement, également chargé depuis de la réforme de lÉtat. Cest avec enthousiasme que nous avons entrepris dexaminer ensemble les conditions de mise en uvre de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), que nous avions tous deux activement préparée et soutenue.
Cette mission sinscrivait pour nous dans une double perspective :
-souhait de prolonger le consensus qui avait prévalu en 2001, dans le cadre dunle dialogue nourri de nos expériences respectives, pour rappeler sans cesse que la volonté politique qui nous animait alors ne faiblit pas ;
-la volonté daller plus loin dans la collaboration entre le Gouvernement et le Parlement, dans la phase critique de préparation du basculement vers les nouveaux modes de gestion, pour approfondir et compléter les travaux menés par la mission sur la mise en uvre de la LOLF, mise en place par la commission des finances de lAssemblée nationale, et par la commission des finances, au Sénat.
Le présent rapport constitue une synthèse des enseignements que nous souhaitons porter à la connaissance du Gouvernement, à lissue de six mois de travaux. Il ne constitue pourtant quun élément de notre action ; nous avons en effet attaché autant dimportance, sinon plus, au travail sur le terrain, à la rencontre des acteurs impliqués dans la réforme, ainsi quaux projets qui nous ont été soumis par le Gouvernement, notamment à loccasion de la discussion du projet de loi organique modifiant la LOLF. Le rapport ne prétend pas, dailleurs, couvrir de manière systématique tous les travaux entrepris par les services de lÉtat.
La première partie expose les objectifs de notre travail et la méthode retenue, à partir de la lettre de mission.
La deuxième partie présente la synthèse des constats de la mission, sur le climat général entourant la mise en uvre de la LOLF, sur la réforme budgétaire au sens strict et sur la modernisation de la gestion publique. Il nous semble important de souligner que les acteurs ne sont pas encore pleinement sortis du « jeu de rôle » qui préside à la négociation budgétaire, ce qui nuit à son bon déroulement. Le constat est heureusement plus positif concernant la modernisation de la gestion publique, avec, notamment, lidentification de politiques publiques confiées à des responsables qui prennent progressivement conscience de leur rôle et des exemples intéressants dévolution des modes de gestion, comme les progrès dune culture de la performance, particulièrement au plan local. Beaucoup reste à faire cependant.
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La troisième partie rassemble les recommandations que nous souhaitons formuler. La première dentre elles est quil faut surmonter la tentation de vouloir régler les difficultés de la transition en modifiant la loi organique, quil est au contraire essentiel de stabiliser et, désormais selon nous, de « sacraliser », jusquà ce que lon puisse en faire une première évaluation. Ces propositions visent à rénover les pratiques budgétaires, afin de tirer toutes les conséquences de la LOLF en matière de sincérité, et à aller plus loin dans la nouvelle gestion publique, pour lorienter résolument vers la performance. La question de lextension des principes de la LOLF au-delà de lÉtat est également évoquée.
I.
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OBJECTIFS ET MÉTHODE : UNE MISSION INTÉGRÉE AU PROCESSUS DANIMATION ET À LÉCOUTE DE TOUS LES ACTEURS DE LA RÉFORME
A.Un double objectif découlait de la lettre de mission
La lettre de mission portait à la fois sur «lanalyse et la sensibilisation des acteurs». Ces sujets ont constitué deux préoccupations constantes de la mission.
1.de la réforme et tracer des perspectivesSassurer de la bonne mise en uvre dévolution
Ainsi que nous y invitait la lettre de mission, nous avons dabord eu pour objectif de nous assurer que la mise en uvre effective des dispositions de la loi organique était effectuée ou préparée dans le respect des principes énoncés en 2001 : liberté plus grande donnée à des gestionnaires responsabilisés sur des objectifs de politique publique, en contrepartie dexigences accrues sur la performance de laction publique.
Si certaines contraintes techniques peuvent parfois expliquer la nécessité dadapter le calendrier prévu ou dadopter des solutions temporaires, il nous apparaît essentiel de se prémunir contre le risque de perdre de vue les objectifs fondateurs, au profit de logiques plus conservatrices, certes rassurantes, mais contraires à la dynamique de la réforme.
En effet, dès lorigine, « loutil LOLF » a été conçu comme linstrument dune réforme plus vaste que sa seule dimension budgétaire et comptable, touchant au fonctionnement même de lÉtat, pour accroître lefficacité des politiques publiques dans un contexte structurel difficile.
Nous nous sommes donc interrogés sur lappropriation de la logique de la réforme par les acteurs chargés à divers titres de sa mise en uvre. Nous avons également souhaité nous assurer que la dynamique de responsabilisation était en marche, rendant impossible un retour en arrière. Enfin, la mission a, chaque fois que possible, aidé à « accoucher des solutions » aux problèmes rencontrés, en se référant à lesprit de la réforme, qui demande notamment une plus grande implication du Parlement, dans le respect des compétences de lexécutif.
2.du soutien politique qui lui est donnéPorter la réforme pour assurer les acteurs
Il apparaissait essentiel, dans lannée précédant lentrée en vigueur de toutes les dispositions de la LOLF, de témoigner de limplication directe du Parlement, à travers les porteurs de la réforme à lAssemblée nationale et au Sénat, dans le suivi de la mise en uvre concrète.
Notre souhait était de redonner du sens à un processus lourd de conduite du changement, qui génère des coûts transitoires importants pouvant sembler aller à lencontre de la cible visée : une gestion publique plus souple et plus efficace. Ainsi, il nous est apparu naturel de nous faire les porte-parole des attentes de la représentation nationale auprès des gestionnaires, aux niveaux central et local.
La réforme court en effet le risque dêtre vécue comme une réforme « comme les autres », si on la cantonne à une évolution de nomenclature budgétaire ou de pratiques comptables.
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Il est apparu souvent nécessaire de rappeler que la LOLF est un outil, qui nest porteur daucun déterminisme quant au niveau de la dépense ou de lemploi publics et qui est neutre au regard des choix politiques fondamentaux.
Nous avons également souhaité souligner, en tant que de besoin, quil ne fallait pas non plus « sur-interpréter la LOLF » pour la rendre plus complexe, en multipliant les « dogmes » inutiles ou générant des difficultés supplémentaires en gestion ;en revanche, la plus grande rigueur nous apparaît nécessaire dans la définition de la cible, quil sagisse de larchitecture des missions, programmes et actions ou des nouveaux modes de gestion, pour respecter les principes de la LOLF.
B.
La méthode de travail retenue visait à rendre la mission réactive sur lactualité de la réforme, tout en traçant des perspectives pour lavenir
1.Sinsérer dans le processus danimation de la réforme
a)Mettre en place un dialogue régulier avec la direction de la réforme budgétaire et jouer un rôle consultatif dans le processus décisionnel
Afin dêtre en phase avec le calendrier de la réforme, la mission a mis en place une collaboration avec la direction de la réforme budgétaire (DRB). Initialement, la DRB a indiqué à la mission quelles étaient ses priorités pour le semestre à venir, les principales difficultés rencontrées et les champs sur lesquels lintervention des parlementaires était attendue. Elle a également, tout au long de ce semestre, informé la mission des travaux conduits et, à sa demande, lui a communiqué des éléments sur la situation des différents ministères au regard des chantiers en cours.
La mission a ensuite été identifiée comme un référent dans le processus décisionnel, pour lensemble des ministères. Elle a également établi un dialogue constructif avec le cabinet du ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire, en particulier sur le projet de loi organique modifiant la LOLF, discuté et amendé en deuxième lecture à lAssemblée nationale et au Sénat pendant la durée de la mission.
Par conséquent, la mission a fait le choix de réagir de façon privilégiée aux projets qui lui ont été soumis (par exemple, sur les conditions de mise en uvre de la régulation en régime LOLF, sur le périmètre des crédits évaluatifs ou sur lapplication des principes de la LOLF aux opérateurs) plutôt que de traiter de façon exhaustive toutes les questions posées par la réforme. Elle na pas cherché à porter sur cette dernière une appréciation globale et définitive, mais à formuler des propositions opérationnelles en prise avec lactualité de la réforme.
b)Échelonner les travaux en faisant des notes détape à lattention du ministre chargé de la réforme budgétaire
Pour traduire ce positionnement, la mission a décidé dès le départ de compléter lexercice, traditionnel, du rapport final à lissue des six mois de travaux, par la communication régulière au ministre chargé de la réforme budgétaire de conclusions partielles, en phase avec le calendrier de la réforme. Ceci sest traduit par des notes détape, permettant soit de réagir à lactualité sur des points précis, soit détudier des thèmes transversaux.
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2.Être à lécoute de tous les acteurs
a)Au niveau central
La mission a multiplié les entretiens avec différents acteurs ou observateurs de la réforme(1), en commençant par laudition de responsables ou observateurs transversaux : direction du budget, direction générale de ladministration et de la fonction publique, Cour des comptes, Comité interministériel daudit des programmes (CIAP), notamment.
Les organisations syndicales de la fonction publique ont également été entendues.
La mission a parallèlement défini un programme daudition de responsables ministériels : secrétaires généraux, directeurs des affaires financières et responsables de programme, couvrant la plupart des politiques publiques(2).
Le principe général retenu pour les auditions a été de favoriser la liberté des échanges, ce qui sest traduit par le choix de ne pas dresser de procès-verbaux destinés à être annexés au rapport. Les personnes auditionnées ont, dans leur très grande majorité, compris cette approche et exposé librement leurs analyses. Le rapport sappuie, en revanche, sur les conclusions tirées de ces auditions.
Celles-ci ont porté, à titre principal, sur la préparation des services à la réforme et les blocages rencontrés, lappréciation portée sur le pilotage densemble de la réforme, la définition du rôle des acteurs ministériels dans le pilotage du programme, les modalités de suivi des emplois, les modes de déclinaison du ou des programmes au niveau local. Les responsables ont également fait part spontanément de leurs attentes ou de leurs difficultés au cours de ces auditions.
Pour les compléter, un bref questionnaire a été adressé à lensemble des 81 responsables de programme, portant sur ladéquation entre lorganisation administrative et le périmètre des programmes, leur profil et leur expérience de gestionnaire, les ressources dont ils disposent comme responsables de programme, leur visibilité sur lexécution de leur programme en 2006, y compris sur le suivi de la performance, enfin la conception générale de leur rôle de responsable de programme, notamment vis-à-vis de leur environnement institutionnel. Là encore, le principe dun traitement anonyme des réponses a été retenu, pour favoriser une expression libre. Près des deux tiers des responsables de programme ont répondu au questionnaire.
b)Au niveau déconcentré
La mission a rencontré les acteurs de terrain : trésoriers-payeurs généraux (TPG), préfets, chefs de service déconcentrés, notamment expérimentateurs des nouveaux modes de gestion, de trois manières :
-en participant à des réunions de mutualisation organisées par la DRB ;
-en organisant des déplacements ciblés pour rencontrer des services expérimentateurs ;
(1) Le détail des auditions et déplacements de la mission figure en annexe. Il est également présent sur le site de la réforme budgétaire (Extr@lolf). (2) Politiques non traitées : Affaires étrangères, Aide au développement, Sports, Ville et logement, Agriculture, Industrie, Écologie, Outre-mer, Coordination du travail gouvernemental (services du Premier ministre). Certaines de ces politiques ont été vues au plan local (notamment Agriculture et Écologie).