Rapport d'information déposé en application de l'article 145 du Règlement par la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République sur les rémunérations des dirigeants mandataires sociaux et des opérateurs de marché
Depuis le début des années 2000, plusieurs scandales sur la rémunération ou les indemnités de départ d'un dirigeant de grande entreprise ont éclaté. A l'heure de la crise financière, les très importantes rémunérations (rémunérations de base, options de souscription d'actions, indemnités de départ, stock-options, retraite chapeau) des mandataires sociaux et des opérateurs de marché sont de moins en moins acceptés par l'opinion publique. Tandis que le législateur tente d'encadrer ces rémunérations (meilleure délimitation, fiscalisation des stock-options, assujettissement des parachutes dorés à des critères de performance...), les démarches d'autorégulation sont privilégiées par les organisations professionnelles. Les rapporteurs s'interrogent sur la manière de parvenir à un juste équilibre (nécessité d'une réglementation européenne) et sur les voies à privilégier pour une nouvelle régulation en France (remise en cause du bouclier fiscal, plafonnement de la déductibilité de rémunération des mandataires sociaux du bénéfice imposable au titre de l'impôt sur les sociétés, autodiscipline au sein des sociétés cotées). Ils proposent d'accompagner le mouvement d'une nouvelle étape dans la gouvernance des entreprises.
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue
Français
Extrait
N°1798 ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
TREIZIÈME LÉGISLATURE Enregistré à la Présidence de lAssemblée nationale le 7 juillet 2009.R A P P O R T D I N F O R M A T I O N DÉPOSÉen application de larticle 145 du Règlement PAR LA COMMISSION DES LOIS CONSTITUTIONNELLES, DE LA LÉGISLATION ET DE LADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA RÉPUBLIQUE sur lesrémunérationsdesdirigeants mandataires sociaux et desopérateurs de marchés,
ET PRÉSENTÉ
PARM. PHILIPPEOUHNLIOL, Député, en conclusion des travaux dune mission dinformation présidée par M. Jean-Luc WARSMANN(1)Député.
(1)La composition de cette mission figure au verso de la présente page.
La mission dinformation sur les nouvelles régulations de léconomie est composée de : M. Jean-Luc Warsmann, président ; M. Claude Goasguen et M. Philippe Vuilque, vice-présidents ; M. Philippe Houillon, rapporteur sur les rémunérations des dirigeants mandataires sociaux et des opérateurs financiers ; M. Sébastien Huyghe, rapporteur sur les lacunes de la réglementation bancaire ; M. Jean-Michel Clément, M. Éric Diard, M. René Dosière, M. Arnaud Montebourg, M. Éric Straumann.
3 SOMMAIRE ___
Pages
INTRODUCTION.............................................................................................................. 7 I. L EXISTENCE D ABUS INADMISSIBLES................................................................... 9 A. LE NIVEAU TRÈS ÉLEVÉ DE LA PLUPART DES RÉMUNÉRATIONS DES MANDATAIRES SOCIAUX DE TRÈS GRANDES SOCIÉTÉS.................................. 9 1. Un épiphénomène.............................................................................................. 9
a) Une exception par rapport au commun des chefs dentreprise.......................... 10 b) Des justifications difficiles à admettre pour lopinion....................................... 11 2. Les différentes strates des émoluments des mandataires sociaux : des mécanismes inflationnistes............................................................................... 12 a) La rémunération de base.................................................................................. 14 b) Les options de souscription et dachat dactions............................................... 15 c) Les actions gratuites......................................................................................... 21
d) Les indemnités de départ.................................................................................. 22 e) La retraite chapeau.......................................................................................... 24 B. DES OPÉRATEURS FINANCIERS EN PROIE À UNE TROP GRANDE CUPIDITÉ.. 25
1. Un système de rémunération intrinsèquement imparfait................................ 26 2. Des excès considérables................................................................................... 27 a) Des sommets sans commune mesure avec la rémunération moyenne des acteurs de léconomie réelle............................................................................ 27 b) Une absence totale de responsabilisation qui est choquante............................. 29 II. DES TENTATIVES DE MORALISATION AU SUCCÈS RELATIF............................... 30
A. LES RÉPONSES APPORTÉES PAR LE LÉGISLATEUR.......................................... 30
1. Des évolutions successives et prudentes en France...................................... 31
a) Une plus grande transparence des rémunérations octroyées............................. 32 b) Un recours auxstock-optionsmieux délimité et fiscalisé.................................. 34 c) Lassujettissement des parachutes dorés à des critères de performance et à une fiscalité plus équitable............................................................................... 35 d) Linterdiction temporaire des rémunérations variables des dirigeants mandataires sociaux des entreprises aidées par lÉtat..................................... 37
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2. Des aménagements législatifs plus ou moins prononcés dans les autres pays..................................................................................................................... 38
B. LES DÉMARCHES DAUTORÉGULATION PRIVILÉGIÉES PAR LES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES............................................................... 40
1. Les règles élaborées par le MEDEF et lAFEP au sujet des dirigeants mandataires sociaux.......................................................................................... 40 a) Le code de janvier 2007.................................................................................... 41 b) Les recommandations du 6 octobre 2008.......................................................... 43
c ) Un premier bilan en demi-teinte...................................................................... 45 2. Les règles élaborées en février 2009 par le Haut comité de place sur les émoluments des professionnels des marchés financiers.............................. 47 3. Lasoft lawen vigueur dans les autres principaux pays développés............. 49
a) Un corpus de règles contractuelles relatives à la gouvernance largement diffusé.............................................................................................................. 49 b) Des lacunes sagissant des marchés financiers................................................. 50
III. COMMENT PARVENIR À UN JUSTE ÉQUILIBRE ?................................................. 51
A. UN PROBLÈME QUI NE PEUT TROUVER DE SOLUTION DURABLE QUE SUR LE FONDEMENT DUNE HARMONISATION INTERNATIONALE............................. 52 1. Un enjeu de dimension mondiale..................................................................... 52 2. La nécessité dune réglementation européenne............................................. 53 a) Le choix dune simple recommandation en matière de rémunérations des dirigeants mandataires sociaux........................................................................ 53 b) La perspective de règles plus contraignantes en matière de rémunérations dans le secteur des services financiers............................................................. 54
B. QUELLE VOIE PRIVILÉGIER POUR TOUTE NOUVELLE RÉGULATION EN FRANCE ?................................................................................................................ 56 1. Linstrument fiscal, outil efficace mais à employer avec discernement......... 56 a) La remise en cause du bouclier fiscal, solution aux excès en matière de rémunération des dirigeants dentreprise ?...................................................... 56 b) Pour un plafonnement de la déductibilité de rémunération totale des dirigeants mandataires sociaux de lassiette de limpôt sur les sociétés............ 58 c) Lexistence darguments en faveur dun ajustement du régime fiscal desstock-options............................................................................................................. 59 2. La détermination dune règle de portée générale, approche plus flexible.... 61
3. Le renforcement de lautodiscipline au sein des sociétés cotées : une carte complémentaire à jouer........................................................................... 63 a) Les vertus dun contrôle au cas par cas dans une économie de marché ouverte sur linternational............................................................................................ 63 b) Crédibiliser un tel mécanisme, par linstitutionnalisation du comité des sages en observatoire des rémunérations des dirigeants mandataires sociaux........... 64
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C. ACCOMPAGNER LE MOUVEMENT DUNE NOUVELLE ÉTAPE DANS LA GOUVERNANCE DES ENTREPRISES.................................................................... 66 1. Instaurer des dispositifs permettant de lever les suspicions.......................... 66 a) Donner un statut légal aux comités des rémunérations..................................... 67 b) Accroître linformation des actionnaires et les consulter davantage................. 68 c) Limiter plus fortement le cumul des mandats sociaux........................................ 71
d) Instituer une véritable transparence sur les rémunérations des opérateurs financiers dans les sociétés intervenant dans la finance................................... 73 2. Mettre un terme à lhypocrisie entourant le statut des dirigeants de grandes entreprises........................................................................................... 74
a) Bannir le cumul dun contrat de travail avec un mandat social......................... 74 b) Revoir les avantages consentis pour la retraite................................................. 76
3. Moraliser certaines pratiques devenues inacceptables.................................. 77 a) Mettre de lordre à la pratique des jetons de présence...................................... 77 b) Ajuster le régime juridique desstock-options.................................................... 78
SYNTHÈSE DES PROPOSITIONS............................................................................... 83
CONTRIBUTION DE MM. PHILIPPE VUILQUE ET JEAN-MICHEL CLÉMENT ET DES MEMBRES DU GROUPE SOCIALISTE, RADICAL, CITOYEN ET DIVERS GAUCHE (SRC) APPARTENANT À LA MISSION D'INFORMATION...... 87
EXAMEN EN COMMISSION.......................................................................................... 93
LISTE DES PERSONNES ENTENDUES PAR LA MISSION D INFORMATION.... 99
ANNEXE : LES DIFFÉRENTS ÉLÉMENTS CONNEXES DE LA RÉMUNÉRATION DES DIRIGEANTS DU CAC 40 EN 2008..................................... 102
MADEMSES, M,RSEUSEIS
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La crise financière qui frappe aujourdhui le monde entier, très certainement la plus grave depuis la grande dépression de 1929, marque un tournant dans la conception et lorganisation de léconomie de marché. Le capitalisme, sil reste le seul système à avoir apporté la preuve de sa capacité à créer de la richesse et à dynamiser des pays en attente de développement, est victime de soubresauts montrant quil est également vulnérable.
Le temps de la déréglementation totale, prôné par ceux-là même qui ont précipité les difficultés actuelles de léconomie et de la finance mondiales, est révolu. La France, en raison de la place historique quy occupe la puissance publique, na jamais cédé à la tentation dune libéralisation à outrance. Plus que jamais, elle a un rôle à jouer dans la définition dun cadre plus équilibré, plus èm efficace, en un mot dans le capitalisme du XXIesiècle. Dores et déjà, au sein du G 20, les principaux pays développés et en voie de développement réfléchissent sur le nouveau visage à donner à léconomie de marché, à travers lélaboration de règles tout à la fois adaptées et efficaces. La commission des Lois de lAssemblée nationale, traditionnellement très impliquée sur les sujets relatifs aux régulations économiques, ne pouvait rester à lécart des débats en cours. Afin dapporter son concours par des propositions susceptibles de nourrir des initiatives sur le plan national, européen ou même international, elle a mis en place, le 16 décembre2008, une mission dinformation de dix membres, qui sest assignée plusieurs thèmes dinvestigation.
Le présent rapport dinformation, portant plus spécifiquement sur le cas des rémunérations des dirigeants de grandes entreprises cotées et des opérateurs financiers, est le résultat des travaux menés sur le premier de ces thèmes. Le sujet nest assurément pas nouveau. Il a pris néanmoins une résonance particulière avec la révélation démoluments aux montants exorbitants consentis dans des sociétés et des établissements financiers mis à mal par des erreurs stratégiques de leur management.
Lors de son discours prononcé à Toulon le 25 septembre 2008, le Président de la République nhésitait pas à fustiger «trop dabus, trop de scandales», en effectuant ces remarques de bon sens : «Ce système où celui qui est responsable dun désastre peut partir avec un parachute doré, où un trader peut faire perdre cinq milliards deuros à sa banque sans que personne ne sen aperçoive, où lon exige des entreprises des rendements trois ou quatre fois plus élevés que la croissance de léconomie réelle, ce système a creusé les inégalités, il
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a démoralisé les classes moyennes et alimenté la spéculation sur les marchés. () La crise actuelle doit nous inciter () à retrouver un équilibre entre la liberté et la règle, entre la responsabilité collective et la responsabilité individuelle.»
Force est de reconnaître que ce discours na pas toujours eu les faveurs des responsables de laction publique, y compris au sein de la commission des Lois qui, dans un précédent rapport dinformation, sen remettait à davantage de transparence et dautorégulation(1). Néanmoins, la persistance des faits dénoncés de même que les effets relatifs des tentatives daméliorations initiées tant par le législateur que par les organisations professionnelles des entreprises ne peuvent quinviter à réviser le jugement dalors.
Naturellement, il convient de se garder de tout amalgame hâtif entre dirigeants dentreprises et mandataires sociaux des grandes sociétés cotées ou entre guichetiers dagences bancaires et traders des principaux établissements des places boursières. Les abus restent le fait de minorités ; ils nen sont pas moins choquants.
Sans aucunement chercher à jeter lanathème sur un enjeu complexe et délicat, la mission dinformation a souhaité dresser un état des lieux aussi objectif que possible de la situation. Elle sest également penchée sur les effets des aménagements apportés dans les législations des États, ainsi que sur les résultats obtenus dans le cadre de lautorégulation des intéressés. Ses constats, qui traduisent le caractère insatisfaisant du contexte actuel, lont conduite à formuler des propositions dont elle espère quelles trouveront une traduction, dans lintérêt bien compris de tous.
(1) « Gouvernement dentreprise : liberté, transparence, responsabilité », rapport dinformation n° 1270, 2 décembre 2003 (XIIème).lgésialuter
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I. L EXISTENCE D ABUS INADMISSIBLES
Personne ne peut nier que la compétence et limportance des responsabilités des dirigeants des plus grandes entreprises et des principaux établissements financiers puissent justifier des niveaux de rémunération bien supérieurs à ceux des salariés ordinaires. Pour autant, ainsi que lobservait en juillet 2007 M. Philippe Manière dans une étude de linstitut Montaigne au titre révélateur, «les inégalités de revenus doivent être tolérables pour le corps social, cest-à-dire explicables»(1). Or, tel ne semble pas toujours être le cas. La décennie qui sest écoulée a vu se creuser le fossé entre la revalorisation des rémunérations des mandataires sociaux et celle des salaires. Selon linstitut français des administrateurs, la rémunération moyenne des dirigeants de grandes sociétés cotées a progressé de 15 % par an entre 1997 et 2007 alors que celle des salariés a évolué, sur la même période, de 3 % en rythme annuel. En outre, les montants perçus par les dirigeants des grandes entreprises cotées et par les opérateurs financiers ont atteint ces dernières années, en France comme dans la plupart des pays industrialisés, des sommets pouvant paraître difficilement justifiables au regard de leurs performances objectives.
A. LE NIVEAU TRÈS ÉLEVÉ DE LA PLUPART DES RÉMUNÉRATIONS DES MANDATAIRES SOCIAUX DE TRÈS GRANDES SOCIÉTÉS
Depuis le début des années 2000, il ne sest jamais passé plus de trois ans en France sans quun scandale sur la rémunération ou les indemnités de départ dun dirigeant de grande entreprise cotée éclate ; se sont en effet succédées les affaires Messier (2002), Bernard (2005), Forgeard et Zacharias (2006), Tchuruk et Russo (2008), Morin (2009). Ce contexte a considérablement nui à limage des chefs dentreprise en général, dont la situation personnelle est souvent à mille lieux des privilèges dont jouissent quelqueshappy few. Il a aussi porté atteinte, dans une certaine mesure, à la valeur travail en anéantissant toute progressivité des rémunérations en fonction des mérites et des responsabilités.
1. Un épiphénomène
Les rémunérations des dirigeants des plus grandes sociétés faisant appel public à lépargne en France atteignent des montants qui peuvent donner le vertige aux salariés modestes et aux classes moyennes. Alors que, selon le Conseil de lemploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERCS), le revenu médian annuel des Français sétablissait en 2007 à 15 780 euros pour une personne seule et 23 664 euros pour un couple, le revenu moyen des responsables des plus grosses entreprises se situait, quant à lui, aux alentours de 5 millions deuros, soit de 208 à 312 foisplus. Le décalage est même encore plus grand aux États-Unis, où le (1) Institut Montaigne, Amicus Curiae : « Comment bien payer les dirigeants dentreprise ? », p. 5.
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revenu des capitaines dindustrie et des rois de la finance a augmenté de plus de 400 % sur la période 2000-2006 quand, dans le même temps, le revenu médian des ménages a diminué de 1,1 %(1).
Se pose légitimement, dès lors, la question de la justification de ces écarts. Outre quils peuvent apparaître moralement contestables, il est permis de douter quils correspondent à une différence aussi gigantesque de valeur ajoutée pour la richesse dun pays.
a) Une exception par rapport au commun des chefs dentreprise
La grande majorité des dirigeants dentreprise se trouve à la tête de petites ou moyennes entités. Linstitut national de la statistique et des études économiques (INSEE) recense 3 millions dentreprises françaises, dont 1,2 million employant un ou plusieurs salariés.
Selon la même source, les chefs dentreprise français gagnent en moyenne 38 500 euros par an(2). Pour autant, tous ne sont pas égaux devant les revenus.
En effet, les responsables de PME employant entre 50 et 100 personnes percevraient un revenu annuel moyen denviron 110 000 euros, tandis que ceux dirigeant des sociétés de plus de 2 000 salariés verraient leur rémunération atteindre 470 000 euros. Le contraste est toutefois le plus saisissant avec les responsables exécutifs des plus grandes sociétés cotées de la place de Paris, dont la rémunération moyenne a atteint, en 2007, 3 millions deuros sagissant des 120 plus importantes (SBF 120) et 4,7 millions deuros pour les 40 premières (CAC 40), options de souscription ou dachat dactions les fameusesstock-options incluses.
Ces disparités selon la taille des entreprises se doublent également de disparités selon les secteurs dactivité. Les rémunérations varieraient du simple au double entre la construction (un peu moins de 100 000 euros en moyenne), et la finance (un peu plus de 210 000 euros). Le statut de lentreprise influe lui aussi, puisque les émoluments des dirigeants de sociétés indépendantes sont souvent moindres (à peine plus de 90 000 euros en moyenne) que ceux de filiales de grands groupes de taille équivalente (environ 140 000 euros).
En définitive, comme le souligne le journaliste Patrick Bonazza, dans un ouvrage au titre sans équivoque : «Un gouffre sépare donc lunivers des petits patrons et celui des P-DG du CAC 40. () Là, on change déchelle. On est sur une autre planète qui sapparente un peu à celle des stars du show business.»(3).
À leur décharge, le cas des dirigeants des principales sociétés cotées françaises nest pas atypique dans léconomie mondiale actuelle. En effet, par comparaison, la rémunération moyenne, horsocstnoitpo-ks, des dirigeants des (1) La Tribune, lundi 3 novembre 2008, p. 3. (2) Étude publiée en 2006 dans le journal économique La Tribune. (3) Patrick Bonazza : « Les patrons sont-ils trop payés ? », 2008, Larousse, p. 12.