Rapport d'information déposé en application de l'article 145 du Règlement par la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire sur les paradis fiscaux
Depuis la fin de l'année 2008, la communauté internationale a pris la mesure de l'importance de la lutte contre les paradis fiscaux et les pertes de recettes pour les Etats. Le 23 juin 2009, à Berlin, 83 pays ont notamment annoncé leur ralliement aux standards de l'OCDE et mis l'accent sur l'application effective des accords d'assistance administrative pour lutter contre le crime, la corruption, le blanchiment d'argent, l'évasion et la fraude fiscales. Par ailleurs, le sommet du G20 tenu à Londres le 2 avril 2009 a permis d'engager une mobilisation internationale contre les paradis fiscaux en luttant contre le secret bancaire et les secteurs non réglementés. Si la mission constate des avancées certaines en la matière, elle estime cependant que la priorité doit être donnée, non pas à la provenance des fonds et activités, mais à leur environnement réglementaire et fiscal. Le présent rapport décrit le cadre législatif et réglementaire français, les dispositifs de lutte contre la fraude et l'évasion fiscales (obligation déclarative des particuliers envers l'administration fiscale, limite aux avantages fiscaux, imposition des revenus localisés hors de France). Il évoque la question du contrôle et de la répression (rôle de TRACFIN, procédures de contrôle). 30 mesures sont présentées dans le rapport, la première étant de doter la France de sa propre liste de territoires non coopératifs.
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Extrait
° ______ ASSEMBLÉENATIONALECONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958TREIZIÈME LÉGISLATURE Enregistré à la Présidence de lAssemblée nationale le 10 septembre 2009R A P P O R T D I N F O R M A T I O N DÉPOSÉ en application de larticle 145 du Règlement PAR LA COMMISSION DES FINANCES, DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU CONTRÔLE BUDGÉTAIRE sur lesparadis fiscaux ET PRÉSENTÉ PARMM. DIDIERMIGAUD,PRÉSIDENT,GILLESCARREZ,RAPPORTEUR GÉNÉRAL,JEAN-PIERREBRARD,HENRI,LIELNUMAEM JEAN-FRANÇOISMANCELETNICOLASPERRUCHOT Députés
3 SOMMAIRE___
Pages
I. UN PROBLÈME MONDIAL.................................................................................................. 9 A. CARTOGRAPHIE DES PARADIS FISCAUX, BANCAIRES ET RÉGLEMENTAIRES : LES TROIS CERCLES......................................................................................................... 9
1. Les paradis fiscaux............................................................................................... 12 2. Les paradis réglementaires.................................................................................... 14 3. Le blanchiment dargent sale................................................................................. 16 B. LES ENTITÉS ÉTABLIES ET LES ACTIVITÉS EXERCÉES DANS LES PARADIS FISCAUX...... 21
1. La fraude et lévasion liées aux paradis fiscaux : un phénomène difficile à quantifier. 23
a) Les sommes qui prospèrent ou transitent dans ces territoires........................................ 23 b) Fraude, évasion, optimisation : quelles estimations des pertes de recettes ?..................... 25 c) Le nombre dentités et la présence des résidents français dans les paradis fiscaux............ 28
2. Un visage à deux faces :des territoires attractifs boîte noire des opérations douteuses............................................................................................................. 33
a) Un rôle présenté comme positif dans la mondialisation................................................ 33 b) Secret, dérégulation et anonymat : la boîte à outils du fraudeur..................................... 36
c) De la concurrence fiscale à la manipulation et la fraude.............................................. 41 d) Le terrain de jeux des grandes fortunes..................................................................... 43 II. LA DIFFICILE MISE EN PLACE DE RÉPONSES COORDONNÉES........................................... 45
A. 15 ANS DAVANCÉES MULTIPLES MAIS DISPARATES..................................................... 46 1. Les travaux de lOCDE : la régulation de léconomie mondialisée............................. 46 a) La détermination des prix de transfert...................................................................... 46 b) Les principes de lutte contre les pratiques dommageables, la fraude et lévasion fiscales... 47
c) Les modalités de mises en uvre des principes de lOCDE pour une coopération effective.. 49 d) Les résultats décevants des engagements pris au début des années 2000......................... 51 2. Les ambiguïtés de la Communauté européenne dans la lutte contre la fraude et lévasion fiscales.................................................................................................... 53 a) La lutte contre la concurrence fiscale dommageable et pour la transparence : la trilogie des codes de conduite........................................................................................... 54
b) Lassistance mutuelle............................................................................................ 56
c) La directive épargne.............................................................................................. 58
d) La jurisprudence de la CJCE et le dumping fiscal....................................................... 63
B. LA DEUXIÈME VAGUE................................................................................................. 66
1. Un contexte propice à une régulation des « trous noirs » de la finance mondiale....... 66
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a) La crise dessubprimes: les techniques de titrisation montrées du doigt.......................... 66 b) Le changement dadministration américaine.............................................................. 68 c) Laffaire de la fraude fiscaleviale Liechtenstein ouvre la voie à de nouvelles initiatives en Europe.......................................................................................................... 71 2. La lutte contre le secret bancaire et les secteurs non réglementés........................... 72
a) Le G20 : une mobilisation internationale contre les paradis fiscaux............................... 73 b) Les paradis fiscaux poursuivent leur processus de négociation pour sortir de la « liste grise »............................................................................................................... 76 c) Des efforts relayés par la Conférence de Berlin de lOCDE.......................................... 79
d) Des incertitudes quant à la portée réelle de la « liste grise »......................................... 80 3. La relance des négociations européennes sur lassistance administrative................. 85 a) La refonte de la directive épargne............................................................................ 87 b) Les propositions de directives « assistance mutuelle »................................................. 90 c) La coopération avec les États voisins........................................................................ 93 d) La proposition de directive sur leshedge funds.......................................................... 94
III. LE CADRE LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE FRANÇAIS.................................................... 99 A. DES OBLIGATIONS PESANT SUR LES ENTITÉS FRANÇAISES SUJETTES À AMÉLIORATIONS......................................................................................................... 99 1. Les obligations générales pesant sur les entités françaises en matière de lutte contre le blanchiment............................................................................................. 99 a) Les professionnels assujettis aux obligations anti-blanchiment...................................... 100 b) Les apports de la 3èmedirective anti-blanchiment........................................................ 102
c) La mise en uvre de lordonnance de transposition..................................................... 105
2. Les règles spécifiques applicables aux établissements de crédit dans leurs relations avec les paradis fiscaux et le rôle de la Commission bancaire..................... 109 a) Le contrôle interne aux établissements de crédit......................................................... 109 b) Des établissements soumis au contrôle de la Commission bancaire................................ 110 c) Des initiatives récentes qui doivent être poursuivies.................................................... 113
3. Les règles applicables aux autres entités................................................................ 118
a) Les sociétés cotées................................................................................................ 119 b) Les produits dépargne collective et les prestataires de services dinvestissement.............. 120 c) Les infrastructures de marché................................................................................. 122
d) Les sociétés dassurance........................................................................................ 123 B. LES DISPOSITIFS DE LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET LÉVASION FISCALES..................... 125 1. Quelques considérations juridiques sur le ciblage................................................... 126
2. Les relations avec ladministration : obligations déclaratives et documentation.......... 129
a) Les obligations déclaratives en matière douanière...................................................... 129
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b) Lesobligations déclaratives des particuliers envers ladministration fiscale renforcées par la loi de finances rectificative pour 2008............................................................ 131
c) Les initiatives complémentaires à développer pour détecter les sommes non déclarées....... 132 d) Les informations portées à la connaissance de ladministration fiscales par les entreprises......................................................................................................... 139 3. Les limites aux avantages fiscaux.......................................................................... 142 a) Larticle 238 A du code général des impôts : la déductibilité des charges, redevances, concessions etc.................................................................................................... 142
b) Larticle 212 du code général des impôts : la lutte contre la sous-capitalisation............... 144 c) La fiscalité des sommes versées à des personnes établies dans les paradis fiscaux............. 145 4. Limposition des revenus ou actifs localisés hors de France et la présomption dévasion fiscale.................................................................................................... 147
a) Larticle 57 du code général des impôts : les prix de transfert....................................... 147 b) Le dispositif anti-abus prévu par larticle 209 B du code général des impôts.................... 149 c) Larticle 123bisdu code général des impôts pour les personnes physiques...................... 152 d) Larticle 155 A du code général des impôts............................................................... 152 e) La taxe de 3 % prévue à larticle 990 D du code général des impôts............................... 154 f) La fiscalité destrusts.............................................................................................. 155 C. LA QUESTION PARTICULIÈRE DU CONTRÔLE ET DE LA RÉPRESSION............................. 157 1. Les acteurs du contrôle et de la répression : organisation et missions...................... 157 a) TRACFIN : la détection du blanchiment.................................................................... 157 b) Lorganisation et les moyens du contrôle fiscal.......................................................... 162
c) Les enquêtes judiciaires......................................................................................... 166
d) Le cas particulier des enquêtes douanières................................................................ 171 2. Les procédures de contrôle et de répression de la fraude........................................ 173 a) La coopération entre les services judiciaires et administratifs....................................... 173 b) Des résultats tributaires de la qualité de la coopération avec les administrations étrangères.......................................................................................................... 176 c) La capacité à repérer et déclencher une procédure de coopération dépend des moyens de ladministration fiscale française............................................................................ 179 EXAMEN EN COMMISSION................................................................................................ 185 ANNEXE 1 : LISTE DES PROPOSITIONS DE LA MISSION DINFORMATION.................................. 191 ANNEXE 2 : LISTE DES PERSONNES ENTENDUES.................................................................. 195 ANNEXE3:AUDITIONDEM.ÉRICWOERTH,MINISTREDUBUDGET,DESCOMPTESPUBLICS,DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA RÉFORME DE L ÉTAT PAR LA COMMISSION DES FINANCES............................................................................................................................ 197
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Le 15 octobre 2008, le Premier ministre François Fillon annonce devant lAssemblée nationale : «Des trous noirs comme les centresoffshore ne doivent plus exister, et leur disparition doit préluder à une refondation du système financier international». Le 15 novembre 2008, le G20 à Washington fait de ladhésion aux standards de lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE) une condition de lintégrité des marchés financiers. Le 2 avril 2009, le G20 à Londres valide les listes des paradis fiscaux de lOCDE.
Le 23 juin 2009 à Berlin, un nouveau pas est franchi dans la lutte contre les paradis fiscaux. Alors quà cette date, 83 pays ont annoncé leur ralliement aux standards de lOCDE, laccent est mis sur lapplication effective des accords dassistance administrative. Laccès effectif à linformation doit être assuré : «Linformation doit exister, ladministration locale doit pouvoir accéder à cette information et un mécanisme de transmission de linformation à ladministration partenaire doit être mis en place» indiquait Éric Woerth, ministre du Budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de lÉtat. Toutes les structures juridiques qui protègent lanonymat (trusts sans bénéficiaires, sociétés offshore sans obligation comptable etc.) sont directement mises en cause. Le communiqué final de la conférence indique que les dix-sept pays se réservent le droit de relever la retenue à la source sur les dividendes, intérêts et redevances transférées à des entités situées dans des juridictions non coopératives, de limiter ou supprimer la déductibilité des paiements et honoraires réglés à des fournisseurs situés dans des paradis fiscaux, de dénoncer les conventions de double imposition existant avec les pays qui ne respectent pas leurs engagements.
En quelques mois, la communauté internationale a pris la mesure de limportance de la lutte contre les paradis fiscaux. Lors de la création de la mission dinformation en décembre 2008, la traduction concrète des annonces du G20 de novembre 2008 paraissait encore relever dune certaine naïveté. Alors quau début des années 2000 les listes noires avaient été vidées de leur contenu et de leur sens, au prix dengagements non tenus, les États ont semblé vouloir saisir, ces derniers mois, lopportunité qui était offerte en ces temps de crise pour jeter les bases dune régulation des paradis fiscaux.
Les enjeux sont considérables, pour la lutte contre le crime et la corruption, pour la stabilité du système financier dans son ensemble et pour la solidité des États fragilisés par lévasion de leurs recettes fiscales. Le choix a été fait de ne pas dissocier ces différents vecteurs de déstabilisation, afin de ne pas marginaliser une fois encore la question fiscale. Cette démarche est la bonne pour parvenir à maintenir la pression sur les territoires non coopératifs et les sanctionner de façon coordonnée.
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Le présent rapport inclut dans son champ détude des territoires qui affichent des taux dimposition raisonnables et pour lesquels la qualification de paradis fiscaux renvoie en réalité à lenvironnement réglementaire et au secret, preuve de limbrication des différents sujets. La cartographie des paradis fiscaux quil dresse et lanalyse quil propose des données disponibles sur leur rôle dans léconomie mondialisée ne relèvent donc pas dun prisme exclusivement fiscal. Toutefois, le présent rapport a vocation à traiter prioritairement des enjeux fiscaux attachés à ces territoires. Il examine donc les actions qui ont été conduites au niveau international depuis une quinzaine dannées pour assainir ces territoires, contenir lévasion et la fraude fiscales et réguler les transactions. Il fait le point sur les résultats obtenus en mettant en exergue les changements intervenus ces derniers mois. Enfin, il sattache à présenter lenvironnement législatif et réglementaire français, ses forces et ses faiblesses, pour proposer des pistes damélioration. Il ne fait aucun doute toutefois que leffectivité des dispositifs et méthodes de lutte contre la fraude et lévasion fiscales est tributaire des résultats quobtiendra la communauté internationale et du suivi efficace des engagements quelle parviendra à opérer.
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I. UN PROBLÈME MONDIAL
A. CARTOGRAPHIE DES PARADIS FISCAUX, RÉGLEMENTAIRES : LES TROIS CERCLES
BANCAIRES
ET
Quest-ce quun « paradis fiscal » ? Si la notion est très couramment utilisée, il nest pas aisé de la définir, et encore moins de savoir quelles réalités elle recouvre. Désigné en allemand par la métaphore de loasis fiscale (Steueroase) et en anglais par le renvoi à la notion de refuge fiscal (tax haven), un paradis fiscal se caractérise avant tout comme un territoire dans lequel le niveau de fiscalité applicable aux résidents étrangers, quils soient des individus ou des entreprises, est particulièrement bas, le rendant ainsi attractif pour ces non-résidents. Limage de la petite économie insulaire, dont lenclavement et la superficie constituent des obstacles à un développement économique classique, comme celle des Bermudes ou des Bahamas, vient alors immédiatement à lesprit. Une seconde dimension sajoute à cette première définition des paradis fiscaux : il sagit du manque de transparence et de la réticence à léchange dinformations qui caractérise généralement ceux-ci et qui se matérialise dans le principe de lopposabilité du secret bancaire. On comprend donc demblée que la problématique des paradis fiscaux ait partie liée avec la question de la concurrence fiscale et de ses limites.
Pour appréhender la spécificité des paradis fiscaux, une approche peut être privilégiée, qui consiste à distinguer trois cercles non concentriques, mais qui peuvent avoir tendance à se recouper et cela, dailleurs, à géométrie variable : le premier recouvre les paradis fiscaux définis strictement à laune de critères relatifs à la fiscalité, à la transparence et à léchange dinformations ; le deuxième concerne les « paradis réglementaires » et met donc laccent sur le manque de régulation et de contrôle existant dans certains territoires ; le dernier, enfin, est relatif aux lieux de blanchiment de largent sale et apparaît comme une conséquence de la conjonction de lensemble des critères dégagés : des territoires sous-régulés, où lopacité des transactions est la règle et dont la politique de prévention, de détection et de répression des délits financiers est défaillante. Chacun de ces trois cercles a dailleurs fait lobjet dactions spécifiques, le premier à linitiative de lOCDE, le deuxième se rapportant au Forum de stabilité financière (FSF), tandis que le dernier est lobjet du Groupe daction financière (GAFI).
Il ne sagit assurément pas de conclure de cette première approche que les paradis fiscaux sont tous des lieux de blanchiment des capitaux, ni que tout territoire proposant un régime fiscal privilégié doit être assimilé à un paradis fiscal, pas plus dailleurs que tout paradis fiscal ne repose uniquement sur un système fiscal favorable.
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●Certains territoires présentent en effet des garanties suffisantes tant en matière de régulation des acteurs financiers, de contrôle et de supervision quen termes de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Ainsi, si la Principauté de Monaco figurait jusquen 2009 sur la liste des juridictions non coopératives au sens de lOCDE, la réglementation et la supervision du système financier monégasque apparaissent satisfaisantes : les établissements de crédit monégasques sont en effet contrôlés par la Commission bancaire française, tandis quune cellule spécifique (SICCFIN) est dédiée à la lutte contre le blanchiment. De même, la Suisse dispose dun système de régulation et de contrôle financiers ainsi que dun dispositif de lutte contre le blanchiment conformes aux standards internationaux(1). Pour ces deux juridictions, la qualification de paradis fiscal tient essentiellement à la conjonction de deux éléments :
dune part, lutilisation du principe du secret bancaire, en particulier son opposabilité aux demandes dinformations en matière fiscale en labsence de volet pénal(2) principe qui vaut également pour le Liechtenstein et le Luxembourg - ;
et dautre part, lexistence dun régime fiscal dérogatoire favorable ou de véhicules juridiques garantissant lanonymat de leurs bénéficiaires.
Ainsi, les résidents monégasques, de même que les résidents étrangers non français, nacquittent ni impôts locaux, ni impôts sur le revenu, tandis que le droit monégasque permet la constitution et le transfert detrusts.
La Suisse applique un système de forfait fiscal pour les résidents étrangers en matière dimpôt sur le revenu, et certains cantons leur proposent un régime préférentiel en termes de droits de succession. Si le droit suisse nautorise pas de construction juridique de typetrust exprès(3) ou fiducie, elle reconnaît en revanche les fondations.
(1) En matière de régulation et de supervision, le dernier rapport dévaluation de la stabilité du système financier du FMI consacré à la Suisse, publié en juin 2007, fait état dun dispositif satisfaisant, malgré des améliorations qui peuvent encore être apportées, notamment sagissant de lindépendance de la nouvelle autorité suisse de régulation et de supervision. En matière de lutte anti-blanchiment, le 3èmerapport dévaluation mutuelle du GAFI, consacré à la Suisse, publié en octobre 2005, donne un satisfecit au dispositif suisse, malgré des lacunes identifiées sagissant du contrôle des passeurs de fonds et de lidentification des bénéficiaires effectifs dactions au porteur. (2) En dehors des accords qui lient Monaco à la France, la Principauté néchange des informations dans des affaires fiscales pénales que sur la base du principe de double criminalité. Elle échange également des informations dans les affaires relatives à la fraude fiscale impliquant des revenus de l épargne en vertu de laccord signé avec lUnion européenne pour lapplication de la directive « épargne ». De son côté, la Suisse néchange des renseignements sur demande dun État que dans les affaires fiscales pénales, lorsque les faits incriminés constituent une conduite frauduleuse passible demprisonnement dans les deux États. (3) Le terme de trust exprès (express trusttrust clairement établi par la personne le constituant,) désigne un généralement au moyen dun document comme un acte de trust écrit. Ce type de trust soppose aux trusts nés de leffet de la loi et qui ne sauraient résulter dune intention ou décision claire dune personne constituant un trust de créer un trust ou une construction juridique analogue (par exemple, un trust judiciaire).