Du conceptau businessplan: unitinéraireà bien maîtriser MÉTHODEConstruction de l’idée d’affaires, repérage des « facteurs clefs de succès », modélisation de l’offre par un « business model », élaboration d’une vision stratégique, THIER RYVE RSTRAETE rédaction d’un « business plan », le créateur d’entreprise ne doit rien laisser au hasard. et article propose un processus géThierry Verstraete nérique de la création d’entreprise,a été entrepreneur avant qui est la manifestation la plus specde s’orienter vers taculaire du phénomène entreprel’enseignement neurial, partant de l’idée pouret la recherche. Il est aboutir au plan d’affaires (figure 1).actuellement professeur à Pour chacune des étapes, il s’agit del’université Montesquieu grpmééaserreecnraot,suu,erptscoClise,réauirenstr.,rfolas,mpteduxe’audeladïosunisemryagir,seodnalifugréeya1tvleburtitémrmotaigoine,nral’sdeedrfeolilnlteeoslerctcyruemegI.tnedelanaMstlerofeprasssseuBàrocoéiExocedua se positionner par rapport à de multiples environneBordeaux IV, où il dirige l’équipe de recherche en convaincre, etc. Et d’organiser lesentrepreneuriat de l’Irgo ressources collectées pour penser, coet le master « création, reprise d’entreprise et Sur lentrepreneuriat », et retours entre les étapes. La représentation en trois dimensions de cette figure s’apparenterait à une visse, qui, lorsqu’elle tourne dans un sens, scelle l’objetdirecteur de publication qu’elleformalise,et,ensensinverse,lâchecetobjet,soitde « La Revue de pour lui laisser un jeu nécessaire, voire pour le libérerl’entrepreneuriat ». totalement (ex : abandon). L’axe du temps tourne plus ou moins vite. Le temps est une variable relative dans un tel processus. Ilpeut aussi, enquelque sorte, reculer, même si la montre et le calendrier avancent inexora blement. Autrement dit, le processus n’est pas linéaire. Par exemple, la mise au point du modèle d’affaires conduit souvent à retravailler l’idée. Plus fondamenta lement, il ne s’agit évidemment pas de dire que le processus entrepreneurial est strictement balisé, pour son démarrage, à l’idée et, pour sa fin, au business plan. Le processus entrepreneurial appelle une mise en œuvre et s’exprime largement après (voire pendant)Plutôt que de croire en la génération spontanée d’idées géniales, mieux vaut considérer plus raisonnablement qu’une que le business plan est défendu devant les partiesidée de création d’entreprise doit se conceptualiser, c’est-à-dire se construire. prenantesauprojet,etpeutperdurerdanslecadred’un entrepreneuriat persistant. Pour les accompagnateurs, tout le travailpourraient être mieux faites ; la résolution d’un proLe créateur d’entreprise tentera d’identifier les consiste aussiàapprécier l’adéquation entreleprojet etblème ;le voyage à l’étranger; enfin, la recherchefacteurs apparemment attendus par le contexte au sein son porteur (unique ou pluriel), ce que ne manquerontdélibérée d’uneidée danslesSalons delacréation,de laduquel il entreprend; le repérage de ces facteurs, d’ailleurs pas de faire les investisseurs.franchiseou dereprised’entreprise,danslesmagazinesappelés ici «facteurs clefs de succès» (FCS), lui ou les sites dédiés...permettra d’aborder avec davantage d’assurance les 1. Construire, mettre au point et protégerLa mise au point d’une idée doit conduire leétapes suivantes de sa démarche. Un facteur clef de son idée d’affairesporteur d’un projet de création d’entreprise à ensuccès est un élément devant obligatoirement être Il est étonnant de constater, très régulièrement, ladevenir le spécialiste. Pour atteindre cet objectif, on nemaîtrisé pour que le projet soit une réussite. Si sa grande discrétion dont font preuve les porteurs depeut que lui conseiller de mobiliser les techniquesmaîtrise ne garantit pas le succès, sa nonmaîtrise projet s’agissant de leur idée. Si leur prudence dans cepermettant de véritablement mettre au point l’idée.conduit à l’échec : par exemple, le délai de livraison est domaine semble compréhensible, combien de foisLes méthodes qualifiées de « méthodes de créativité »un FCS pour une entreprise de livraison de pizzas à avonsnous entendu parler d’une seule et même idée,sont alors utiles. Certaines méthodes sont bien adapdomicile. Le créateur doit également identifier les émisepar différentes personnes,chacuneétant persuatées à la création d’entreprise, ainsi en estil du PMI« facteursstratégiques de risque» (FSR). Un FSR dée de son originalité et de l’exclusivité de sa prove(pour «plus ou moins intéressant»), consistant àinfluence éventuellement le devenir du projet, mais nance : c’est à se demander si nos idées sont bien lesprendre conscience des avantages (les plus) et desn’est pas directement maîtrisable, alors que son poids nôtres... désavantages(les moins) d’une question ou d’unepeut être très important : par exemple, les conditions Les informations s’échangent de plus en plusproposition en tentant de reléguer les a priori pour,météorologiques pour une entreprise agricole. L’en rapidement. Internet, la multiplication des médias,ensuite, étudier les aspects nécessitant une explorationtrepreneur ne maîtrise pas la météo, mais peut prévoir l’internationalisation des échanges de tout type, sontsupplémentaire (il serait intéressant de savoir…). Ledes parades à l’influence éventuellement néfaste de ce quelquesuns des facteurs favorisant l’apparition quasilecteur retiendra qu’une idée non suffisamment miseFSR (ex : drainer les terrains, mettre sous serre…). Les simultanée d’idées à peu près identiques dans difféau point risque de conduire à une étude de marchéFCS, comme les FSR, sont généralement au nombre rents endroits du monde, dans différentes têtes... Ceincomplète, voire inadaptée.de cinq à six. qui est vrai sur le plan international ne l’est pas moinsLa protection d’une idée est moins simple qu’ilA côté de ces FCS et FSR, une approche basée au niveau national, voire régional, en raison desne le paraît au premier abord. Elle peut être en effetsur les ressources conduit à la construction de véri facteurs de rapprochement entre individus que consticompliquée et onéreuse. Une idée peut être plus outables compétences (c’estàdire des capacités rares à tuent l’appartenance à une même culture ou la proximoins protégeable. La protection nécessite en tout étatsavoir faire certaines choses, donc non possédées par la Bibliographie mité géographique.de cause un traitement spécifique, et l’inventeur seconcurrence ou peu de concurrents, mais aussi non Gumpert D. E., l Plutôt que de croire en la génération spontanéerapprochera des organismes spécialisés qui pourrontsubstituables par un autre produit ou service, non « Creating a Successful d’idées géniales, apparaissant instantanément dansl’aider dans cette tâche (des informations supplémenfacilement imitables et, évidemment, valorisables Business Plan », in l’esprit de leurs inventeurs, mieux vaut considérer plustaires sur le site de l’Inpi). Lorsqu’une idée n’est paspuisqu’il faut qu’un marché puisse apprécier ces com W.B. Bygrave, The raisonnablement qu’une idée de création d’entrepriseprotégeable, il conviendra de déployer les stratégiespétences). Portable MBA in doit se conceptualiser, c’estàdire se construire: àpour protéger, autant que possible, son marché.L’évaluation d’une opportunité, c’estàdire la Entrepreneurship, 1997, partir d’une notion vague, elle doit s’intellectualisermesure de l’aptitude d’une idée à satisfaire plus ou John Wiley and Sons. pour devenir un objet plus précis, mais en même temps2. Tester l’idée pour appréhender l’opportunitémoins durablement les parties prenantes (en premier Verstraete T., Jouison E., l rester suffisamment simple pour être à la fois rapided’affaireslieu, des clients) n’est pas aisée pour le néophyte. Nous « Trois Théories pour ment communiquée et tout aussi vite comprise par lesUne véritable opportunité d’affaires ne peut se voir, sene pouvons ici restituer l’ensemble des questions et des conceptualiser la notion de possesseurs de ressources qu’on veut convaincre. Ladéceler, et finalement se lever ou se construire qu’auméthodes pouvant être déployées en renvoyant aux business model », communication de l’idée doit permettre de la « voir »,prix d’une confrontation entre l’idée d’affaires et laouvrages spécialisés. Retenons que le travail de conférence de l’AIMS, c’estàdiregénérer une image dans l’esprit del’interloréalité socioéconomique au sein de laquelle, de surconfrontation avec le marché est progressif, et se 2007, Montréal. cuteur. croît,des ressources doivent être mobilisées pourprécise tout au long du processus de création d’entre Verstraete T., Saporta B., l Les sources d’idées d’affaires sont multiples :concrétiser cette opportunité.prise, depuis l’entrevue initiale d’une simple présomp « Création d’entreprise et l’expérience professionnelle antérieure ; la passion faitLe créateur d’entreprise devra tester son idéetion d’opportunité jusqu’à la réalisation du chiffre Entrepreneuriat », 2005, partie des motivations de nombreux créateurs, mais ilpour, autant que faire se peut, vérifier qu’une opportud’affairesfinal.Autrement dit, au départ,l’opportunité Editions de l’Adreg faudrait dans ce cas bien garder en vue les objectifsnité existe bien ou peut se réaliser. Au cours de cetteest généralement révélée approximativement, puis se (ouvrage téléchargeable à commerciaux (le conseillerveillerasur ce point) ; l’idéeétape, les techniques et les outils du domaine markeconfirme peu à peu grâce aux méthodes mises en l’adresse inattendue survenant dans la vie de tous les jours auting sont d’un précieux secours, pour peu qu’ils soientœuvre pour, notamment, cerner le marché. Elle se http://www.adreg.net). sein de situations où il nous semble que les chosesadaptés au cas de la création d’entreprise.vérifiera par le lancement effectif de l’affaire, donc