STRATÉGIE DE LA BANQUE MONDIALE POUR LES VILLES ET
LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
NOTE CONCEPTUELLE ET DE SYNTHÈSE
DÉPRTEMENT FINANCE, ÉCONOMIE & DÉVELOPPEMENT URBAIN
RÉSEAU DÉVELOPPEMENT DURABLE
15 avril 2009
Note conceptuelle sur la stratégie urbaine
STRATÉGIE DE LA BANQUE MONDIALE POUR LES VILLES ET LES
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
NOTE CONCEPTUELLE ET DE SYNTHÈSE
TABLE DES MATIÈRES
A. Contexte général et justification ................................................................................. 4
B. Développement urbain : Évaluation de la performance de la stratégie et du
portefeuille de la Banque mondiale .................................................................................... 7
C. Objectifs et principes directeurs ................ 10
D. Définition des modalités de la stratégie .................................................................... 12
E. Cadre de résultats ...................................... 15
F. Partenariats ................................................................................................................ 16
G. Consultations et processus d’information en retour.................. 17
H. Risques ...................................................................................................................... 18
I. Degré d’avancement et délai ..................... 19
J. Processus interne et équipe ....................................................................................... 19
Annexe 1 : Stratégie de la Banque mondiale pour les villes et les collectivités
territoriales : synthèse préliminaire ................................................................................... 21
Annexe 2 : Tableaux sur le portefeuille du conseil du secteur urbain .............................. 22
Graphique 1 : Volume de financement pour les exercices 1975-2009 et part (%) du
financement total du Groupe de la Banque mondiale ....................................................... 22
2 Note conceptuelle sur la stratégie urbaine
Annexe 3 : Membres de l’équipe interne de la Banque et points de contact chargés de la
stratégie urbaine ................................................................................................................ 27
3 Note conceptuelle sur la stratégie urbaine
STRATÉGIE DE LA BANQUE MONDIALE POUR LES VILLES ET LES
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
NOTE CONCEPTUELLE ET DE SYNTHÈSE
A. Contexte général et justification
1. L’urbanisation est un phénomène historique de notre siècle, et le monde en développement
est le lieu où prend forme la transformation démographique qui l’accompagne. Pour la
première fois, depuis la préparation, il y a dix ans, de la dernière stratégie de la Banque pour les
villes, plus de la moitié du monde s’est urbanisée. La population mondiale a atteint 3,3 milliards
1d’habitants et devrait, d’ici 2030, augmenter à près de 5 milliards d’âmes . Les pays en
développement qui contribuent pour plus de 90 % à la croissance urbaine actuelle du monde en
2développement sont désormais le lieu de cette transformation démographique planétaire. Selon
les prévisions, les populations urbaines des pays en développement augmenteront d’environ 2
milliards d’habitants durant les vingt prochaines années, soit au rythme d’environ 70 millions de
citadins par an, doublant en Afrique et en Asie au cours de cette période. D’ici à 2030, les pays en
développement abritent 80 % de la population urbaine mondiale.
2. L’émergence des villes secondaires en tant que forces motrices de la croissance
démographique urbaine et le rôle qu’elles jouent dans le développement appellent le
changement et une méthode d’approche plus diversifiée de l’aide au développement urbain. Si
une part importante de l’attention des médias est centrée sur les mégapoles et le rythme accéléré
de la croissance urbaine, il reste que cette croissance est plutôt en baisse dans de nombreuses
villes de plus grande taille. Près de la moitié de la croissance urbaine a en fait lieu dans des villes
de taille moyenne ou petite d’environ 500 000 habitants ou moins ; elles abritent actuellement
3quelque 52 % de la population urbaine mondiale . Comme l’indique l’édition 2009 du Rapport
4sur le développement dans le monde – Repenser la géographie économique (WDR 2009) publié
par la Banque mondiale, la difficulté principale que rencontrent les responsables de la politique
urbaine est de comprendre à quel point il est important de gérer ce système de villes ou
« portefeuille de localités » (à tailles et vocations diverses) au sein d’un même pays, de manière à
maximiser les avantages découlant des économies d’agglomération, tout en assurant une
transition urbaine en douceur.
3. Les avantages qu’offrent les économies d’agglomération présentent de plus en plus
d’intérêt pour les pays. Dans la mesure où plus de la moitié du PIB national provient des villes,
l’avenir économique de la majorité des pays en développement sera déterminé par la productivité
de ces populations urbaines en pleine croissance. Comme le souligne le WDR 2009, si
l’urbanisation s’avère nécessaire à la croissance, elle demeure insuffisante pour en assurer la
1 État de la population mondiale 2007 : libérer le potentiel de la croissance urbaine, (New York : FNUAP,
2007), p.1
2 État des villes dans le monde 2006/7, UN-Habitat, (Londres et Sterling, Virginie : Earthscan, 2006)
3 Ibid, p.9
4Rapport sur le développement dans le monde 2009 – Repenser l’économe géographique, Banque
mondiale, 2009.
4 Note conceptuelle sur la stratégie urbaine
viabilité. Cette interdépendance entre les résultats macroéconomiques et le bien-être des
populations urbaines a été observée au lendemain des crises macroéconomiques survenues en
Argentine, au Brésil, en Asie de l’Est et en Russie, des pays dans lesquels les pauvres ont accusé
5un recul plus grand que leurs concitoyens de la classe moyenne . À l’échelle planétaire, environ
75 % de la production économique a lieu dans les villes. Les pays en développement se pressent
d’accroître la part de contribution des villes dans la formation de leur PIB, la majorité d’entre eux
dépassant déjà le seuil de 60 %. La croissance s’est aussi accompagnée de changements dans la
composition de la production et de la consommation de nombreux pays, ce qui a entraîné de
nouvelles relations d’échange entre les pays et les continents. Les schémas de concentration
urbaine sont devenus des aspects importants de ce processus, les pays tirant parti des économies
d’agglomération pour accroître leur productivité. Les mérites des agglomérations urbaines ont été
amplement démontrés en Asie de l’Est où les villes ont fortement contribué à la croissance
6économique rapide de pays tels que la Chine, le Japon, la Corée et la Malaisie . Le cas de la
Chine est d’autant plus révélateur que les zones côtières qui ne représentent que 20 % du territoire
chinois produisent 50 % du PIB national. Nombre de pays clients de la Banque comptent des
villes qui entendent s’inspirer de l’expérience de la Chine et de ses méthodes de développement
économique local.
4. Parallèlement, les effets positifs de l’urbanisation sur la réduction globale de la pauvreté
sont aussi de plus en plus reconnus. Le FNUAP a étudié l’impact de l’urbanisation sur la
réduction de la pauvreté dans 25 pays et a conclu que l’urbanisation a une forte incidence sur le
recul de la pauvreté ; par exemple, en Bolivie où 28,3 % de la réduction de la pauvreté entre 1999
et 2005 trouve son explication dans l’urbanisation, comparé à 17 % au Brésil pour la période de
71999 à 2004 . En Chine, le pourcentage de populations rurales vivant dans la pauvreté extrême
est tombé de 36 à 5 % durant les 30 dernières années, en raison de l’explosion démographique
survenue durant la même période.
5. Et pourtant, au fil du temps, la pauvreté devient de plus en plus un phénomène urbain. La
proportion de populations urbaines pauvres est en hausse dans l’ensemble des régions dans
8lesquelles la Banque se trouve engagée, sauf dans la région Europe et Asie centrale (ECA) . Plus
d’un milliard de personnes vivent aujourd’hui dans les taudis des villes du monde en
développement, alimentés principalement par la migration interne de populations rurales. La
persistance des implantations sauvages dans les zones périurbaines de pays tels que l’Égypte, le
Brésil, et dans plusieurs villes africaines en pleine croissance pose un problème particulier, eu
égard à l’ambiguïté qui entoure le statut des migrants dont l’arrivée dans ces villes est plus
récente. L’expansion des taudis urbains est généralement caractérisée par l’absence ou le manque
de services tels que l’approvisionnement en eau, l’assainissement, l’électricité et la gestion des
déchets solides, en plus de problèmes de sécurité des régimes fonciers, de logements inadéquats
et de faiblesse ou d’insuffisance des services sociaux. Les taudis urbains sont considérés comme
l’élément central de la vulnérabilité des zones urbaines ; ils sont caractérisés par la pauvreté
monétaire, les logements en mauvais état, les infrastructures et services inadéquats, la criminalité
et la violence, l’expulsion, et à présent, les catastrophes dont le nombre augmente, qu’elles soient
5 Samuel Morley, ”Urban Poverty and Macro-Economic Performance”, Commission économique des
Nations Unies pour l’Amérique latine, 1998 ; Alberto Minujin et Eduardo Anguita, La Clase Media:
Seducida y Abandonada, (Buenos Aires : Edhasa, 2004)
6 Shahid Yusuf et Kaoru Nabeshima, Post-Industrial East Asian Cities: Innovation for Growth,
(Washington et Stanford : Banque mondiale et Stanford University Press, 2006)
7 FNUAP, op.cit., p.36
8 Martin Ravallion, Shaohua Chen et Prem San