(1)Voir « La métaphore de l'oignon » :http://analogisub.over-blog.com/article-24581579.html
Délimitation du cadre de recherche et de la problématique :
Puisque nous cherchons à la simuler, qu'entendons-nous parsubjectivité?
Le processus d'identification subjective, distincte de l'identification cognitive, mais comme elle liée aux effets du langage sur l'humain (au sens biologique), conduit à la mise en place de latriade subjective inconsciente:Imaginaire,fantasme, etinconscient au sens restreint. Cf notre article :https://halshs.archives-ouvertes.fr/medihal-01142408
Triade subjectiveinconsciente: son moteur est inconscient, mais ses productions observables et analysables sont conscientes, simplement le sujet méconnaît leur origine : on sait qu'on dit « je », on énonce consciemment des fantasmes (à part ceux véhiculés par les rêves), on entend ses lapsus, etc. La connexion signifiant-affect (qui définit le processus d'identification subjective) rend compte du fonctionnement psychique normal et pathologique, mais en psychanalyse moderne l'affect (de même que le besoin) ne fait pas partie de l'inconscient (son étude est en revanche légitime en psychologie animale).
Simuler la subjectivité, c'est donc simuleruniquement cette triade subjective verbale : on n'a pas à s'interroger sur la possibilité d'une conscience artificielle dans la machine, ni à chercher à simuler les affects (« ordinateurs biologiques » ?), on ne travaille que sur des productions verbales.
Dans cette triade : •l'Imaginaire n'a pas à faire l'objet d'un simulation particulière : il est présent constamment, comme la prose chez M. Jourdain ! Non seulement l'énonciation de phrases contenant des pronoms personnels ou des noms propres l'actualise à tout instant, mais plus généralement tout énoncé contenant des substantifs (censés nommer des êtres, des entités, des essences) véhicule cet Imaginaire (voir sa définition précise dans l'article précité). Seul le logico-mathématique, abstrait ou appliqué (sciences galiléennes et galiléisme étendu), et qui n'est déjà plus du langage parlé ou écrit, est une écriture capable d'aller vers une « désimaginarisation » poussée. •L'inconscient au sens strict, a-grammatical, est trop complexe à simuler à ce stade d'exploration. •Reste donc le fantasme, possible à simuler, car : 1.C'est un concept qui résulte d'une expérience en amont, sur un matériel non montrable, donc non testable (séances d'analyse) ; 2.Mais il a une ébauche de formalisation :$ a; il peut recevoir une définition linguistique : J.-C. Milner (1989) rappelle que "selon la théorie freudienne, un fantasme se laisse toujours exprimer par une phrase, ou plus exactement par une formule phrastique, dont chaque variante répond en principe à un fantasme distinct ;
Analyses et simulations effectuées par des logiciels, toujours sur des sous-ensembles bien délimités du domaine exploré, permettent d'éviter les éternels et stériles débats abstraits pour ou contre les limites de l'Intelligence Artificielle : nula priorimétaphysique sur ce qu'il est possible ou impossible d'atteindre, on se contente humblement de constatera posterioril'on a pu (ou non !) analyser et simuler telle petite que portion des discours subjectifs. J.-C. Gardin parle, à propos de sa méthode de validation, d'épistémologie pratique(Gardin, J.-C., Lagrange, M.-S., Martin, J.-M., Molino, J., Natali-Smit, J. (1987). La logique du plausible. Essais d'épistémologie pratique en sciences humaines. Paris : Éditions Maison des sciences de l'homme)
Caractérisation et limites de la notion de subjectivité artificielle (S.A.) :
Onl'avuci-dessus,ellen'inclutpaslasimulationdesaffects(voirWikipedia:RosalindPicardsur l'émotion artificielle), mais elle peut simuler leur déclenchement par l'effet de la connexion signifiant-affect, ainsi que l'expression verbale des affects (s'affichant à l'écran).
Les objections à la possibilité d'une subjectivité artificielle("Parvenir un jour à faire de l'I.A. peut-être, mais de la S.A. jamais, au grand jamais"), qui montrent un recul pied à pied comparable à celui de l'Église devant la théorie de l'Évolution, démontrenta contrariocette possibilité, puisqu'elles réfutent la simulation de CE QUE LA SUBJECTIVITÉ N'EST PAS, et reposent sur la méconnaissance de la nature de la subjectivité à simuler :
(1) méconnaissancede"l'inconscientstructurécommeunlangage",doncmachiniqueausensdela machine de Turing, et du fantasme comme formule phrastique parfaitement possible à générer,
méconnaissance du fait que cet inconscient et ce fantasme ne sont pas autonomes, nés par "génération spontanée", mais programmés à son insu par l'autre (l'adulte qui parle à l'enfant),
méconnaissance de "la moitié du ciel", de l'existence de la programmation heuristique, à côté de la programmation algorithmique. En I.A., dans les Systèmes-experts, au lieu d'un exécution linéaire du programme, il y a une effectuation des règles (combinatoire, voir en (1) la citation de Lacan) qui engendre des formes "nouvelles" (l'élève dépasse le maître) par des règles génératives et transformationnelles pourtant déterminées. Cette méconnaissance ordinaire est analogue à celle de l'existence, à côté des figures topologiques bilatères, de figures unilatères telles que Bande de Mœbius, Bouteille de Klein, Cross-cap, Surface de Boy etc., pourtant tout aussi constructibles que les premières.
On pourra consulter avec intérêt, dans un domaine de recherche différent, les travaux d'Alain Cardon sur la Conscience Artificielle. (1)"A quoi l'on voit que cet Autre n'est rien que le pur sujet de la moderne stratégie des jeux, comme tel parfaitement accessible au calcul de la conjecture, pour autant que le sujet réel, pour y régler le sien, n'a à y tenir aucun compte d'aucune aberration dite subjective au sens commun, c'est–à–dire psychologique, mais de la seule inscription d'une combinatoire dont l'exhaustion est possible." (Lacan, Écrits, 1966) (2)
Rappel de l'article « Linguistique et psychanalyse : pour une approche logiciste »: (tth/:spwww/aca.imedcisiet_ruop_esylanahcyog_lheocprape_un/1iL7490/u62.adet_psue_estiqngui)
Les programmes déjà réalisés opèrent : •le diagnostic automatique de la série des mots complexes (molécules) par leur décomposition en atomes ;
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le calcul sémantique sur les expressions et locutions pour en déterminer la série en fonction du contexte ; la synthèse automatique de petits « dialogues de sourds ».
Les programmes envisagés ou en cours de réalisation concernent : •la génération automatique des séries d'atomes A et B à partir des énoncés parentaux ; •la validation interne : Système-Expert d'analyse automatique de textes fournissant un diagnostic ; •la validation externe : génération automatique de textes caractéristiques des différents parlers (pastiches), avec « traduction » d'un contenu « neutre » dans différents lectes subjectifs (« subjilectes »), à la manière desExercices de stylede Raymond Queneau.
L'analyse semi-automatique de textes : bien moins ambitieuse que les programmes de validation précités, elle offre un outil informatisé facilement disponible et relativement fiable de visualisation de textes en vue de leur comparaison. Nous ne la détaillerons pas ici. »