Extrait de la publication Depuis trente ans, la musique techno est associée à un foisonnement de pratiques culturelles et festives. À côté de la techno paillettes et jet-set des raves d’Ibiza ou des clubs de Londres, il y a la techno plus rugueuse des free parties et des teknivals, avec ses « teufeurs » en treillis, sillonnant l’Europe en camion pour essayer, quelques années durant, de vivre de façon alternative. Après avoir dressé la sociologie de ces communautés (Techno, 2009), Lionel Pourtau s’intéresse ici aux inter-actions qu’elles ont nouées, souvent malgré́ elles, avec le reste de la société. Les insti- tutions ont d’abord cherché à éradiquer le phénomène, puis à le canaliser. Quant aux « teufeurs », ils décident toujours au bout de quelques années de rompre avec cette subculture. Mais comment sortir d’un mode de vie marginal et réintégrer la société classique après avoir connu une façon de vivre et un système de valeurs aussi diférents ? Un décryptage novateur du regard que nous portons sur les cultures underground. Sociologue à l’Institut Gustave Roussy, Lionel Pourtau est égale- ment chercheur associé au département d’éthique de l’université Paris Sud. Il a participé en 2008 à la mission parlementaire sur les grands rassemblements festifs techno.
Depuis trente ans, la musique techno est associéeàunfoisonnementdepratiquesculturelles et festives. À côté de la techno paillettes et jetset desraves ou d’Ibiza des clubs de Londres, il y a la techno plus rugueuse desfree parties des teknivals, et avec ses «teuffeurs» en treillis, sillonnant l’Europe en camion pour essayer, quelques années durant, de vivre de façon alternative. Après avoir dressé la sociologie de ces communautés (Techno, 2009), Lionel Pourtau s’intéresse ici aux interactions qu’elles ont nouées, souvent malgré́ elles, avec le reste de la société. Les insti tutions ont d’abord cherché à éradiquer le phénomène, puis à le canaliser. Quant aux «teuffeurs», ils décident toujours au bout de quelques années de rompre avec cette subculture. Mais comment sortir d’un mode de vie marginal et réintégrer la société classique après avoir connu une façon de vivre et un système de valeurs aussi différents? Un décryptage novateur du regard que nous portons sur les culturesunderground.
Sociologue à l’Institut Gustave Roussy, Lionel Pourtau est égale ment chercheur associé au département d’éthique de l’université Paris Sud. Il a participé en 2008 à la mission parlementaire sur les grands rassemblements festifs techno.
Chapitre premier Lemondedesteuffeurs...............................................................
Apparton du phénomène techno ......................................... Caractérsatondelafreeparty...............................................Un monde lmnal ....................................................................... L’espace rétculare de la subculture technoïde ..................
Chapitre 2 Del’expériencedudancefloorà la communauté technoïde...................................................... La constructon de l’dentté technoïde par la partcpaton au groupe ................................................. Les tros cocons socau ............................................................ L’after, entre eneloppe psychque et sens socal .............. Valeur socale de la zone d’autonome temporare (Z.A.T.) ............................................................................................ Fare parte de la communauté technoïde : un mleu ouert .......................................................................... Du sujet à la communauté ........................................................
Chapitre 3 La construction d’une subculture juvénile......................... Une ordale juénle ................................................................... La jeunesse technoïde : constructon et dfférencaton ... Sgnficaton symptomatque pour la socété globale ...... Concluson .....................................................................................
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Sommaire
Chapitre 4 Ce que la subculture technoïde nous dit de la sociétéUn cas de subculture déante d’éason ............................. Les fêtes technos, « sorées à haut rsque » ? ........................ Éléments de phlosophe poltque du problème ............... Concluson .....................................................................................
Chapitre 5 Les interactions avec la société mère...................................
Les los antraes et les entrepreneurs de morale ............ Les conséquences de l’épsode de la lo MaranVallant ........................................................... De 2004 à nos jours ..................................................................... Le rapport Dumont ..................................................................... Concluson .....................................................................................
Chapitre 6 Du militantisme à la professionnalisation...........................L’appel de la norme a l’attracton du secteur marchand Proposton d’une typologe éolute des fêtes technos La fin de carrère déante et ce qu’l en reste .................... Concluson .....................................................................................
À Mchel Maffesol, éta stmulant, sans qu ce traal n’aurat jamas esté. À Franços Donzel, relecteur érudt et sage, qu a pol les nom breuses mperfectons formelles de cet ourage.
Enfin, ce lre a été termné durant le posseu et tragque été 2011. Merc à toutes celles et à tous ceu, s nombreu, qu nous ont donné, à Helen et mo, la force d’affronter nos destns.
Extrait de la publication
Introduction
Volà mantenant plus de trente ans que la musque techno a engendré toute une gamme de pratques culturelles des plus typées pour une parte de la jeunesse européenne. Habllés en trells, ant en communauté, oyageant à traers le contnent dans des camons, amateurs d’une musque électronque assez hermétque, pratquant toutes les resses dont celle née de la prse de psychotropes, ces technoïdes dérangent suffisamment pour forcer les nsttutons à les prendre en compte. On ne peut désormas plus prétendre aor affare à un smple phénomène condamné à dsparaître auss te qu’l état apparu. La socologe de la jeunesse, comme toute socologe, nous ren
segne sur le monde tel qu’l est. Mas elle nous lre auss des élé ments de compréhenson de celu qu ent. Une socété a les enfants qu’elle mérte. Sa jeunesse est le reflet de ses forces, de ses fablesses et de son dentté.
Alors, que dre d’une socété dont une parte des enfants fat le cho de la fur, de chercher des émotons dans des drogues, des musques assourdssantes, dans derses formes d’art, qu transgres sent la lo ? Qu’l n’y a ren de noueau sous le solel. Tout cela est une constante anthropologque. Or, l n’y a que des modulatons hstor ques de cette constante. Et ce sont ces modulatons que nous allons étuder. Car ces spécfictés nous adent à penser ce mondec. D’où l’ntérêt de cette subculture juénle déante, qu’est la subculture technoïde. Subculture plutôt que culture, parce que ce système de aleur n’est pas autonome ;l naît de notre culture occdentale, en réacton à elle, et ne pourrat surre et perdurer sans elle. À quo renoe le terme de techno lorsque l’on a audelà de la musque ? Y atl rament des ponts communs, des pratques socales communes entre le nomade organsateur defree partiesllé gales ant dans un camon et le jeune cadre qu passe ses sameds sors dans les dscothèques technos parsennes à la mode ? Ou, mas