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Description
Sujets
Informations
Publié par | Presses de l'Université du Québec |
Date de parution | 22 août 2011 |
Nombre de lectures | 9 |
EAN13 | 9782760532540 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
D U MÊME AUTEUR
Images du récit , Québec, Presses de l’Université du Québec, 2007.
PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450
Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone: 418-657-4399 • Télécopieur: 418-657-2096
Courriel: puq@puq.ca • Internet: www.puq.ca
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
et Bibliothèque et Archives Canada
Sohet, Philippe, 1949-
Pour une pédagogie de la bande dessinée: lectures d’un récit d’Edmond Baudoin
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN EPUB 978-2-7605-3254-0
ISBN 978-2-7605-2575-7
1. Bandes dessinées en éducation. 2. Baudoin, Edmond, 1942- – Étude et enseignement.
3. Bandes dessinées – Étude et enseignement. I. Titre.
LB1044.9. C59S642010 371.33 C2010-940897-7
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement
du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada
pour nos activités d’édition.
La publication de cet ouvrage a été rendue possible
grâce à l’aide financière de la Société de développement
des entreprises culturelles (SODEC).
Intérieur
Conception de la grille et mise en pages: D ESCHAMPS DESIGN
Couverture
Conception: D ESCHAMPS DESIGN
1 23456789 PUQ2010 98765432 1
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2010 Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 3 e trimestre 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada
Table des matières
Couverture
Faux-titre
Presses de l'Université du Québec
Titre
Crédits
Table des matières
Partie I - Lire la bande dessinée
1 - Un certain malaise, une lacune certaine
Un certain malaise
Une lacune certaine
2 - Un auteur, un récit, des lectures
Edmond Baudoin: un parcours inusité pour une œuvre singulière
1420406088198
Perspectives de lectures
Partie II - 1420406088198 par Edmond Baudoin
Partie III - Lire 1420406088198
3 - Dire l'argent roi
4 - Raconter l'argent roi
La narrativisation
Les récits du moi
La personnification
La structure narrative
La mise en intrigue
Les figures et leurs stratégies
Le rythme propre
Les marges du récit
5 - Raconter par la bande dessinée
6- Ouvrir la lecture
Épilogue - Les trois lecteurs
Suggestions bibliographiques
Ouvrages d’Edmond Baudoin
Sur la bande dessinée en général
Sur la perspective thématique
Sur la perspective narrative
Sur la perspective modale
Exemples d’analyses de récits en bande dessinée
Quatrième de couverture
Un certain malaise
D’une situation paradoxale
À s’arrêter aux vitrines des librairies ou devant les rayons de nos bibliothèques, la vitalité du secteur de la bande dessinée ne semble guère se démentir. Les données parlent d’elles-mêmes: depuis plus de dix ans, la bande dessinée demeure un des secteurs les plus imposants de l’édition 1 . Le nombre d’albums publiés ne cesse de croître. Le public francophone se voit ainsi proposer pas moins de trois mille nouvelles lectures par année! Forte de cette importance, la bande dessinée a, depuis des années, forcé les portes des bibliothèques publiques, des musées, des établissements scolaires et de l’université. Publications sur le sujet, prix, expositions, festivals, détournements par la publicité, adaptations cinématographiques se succèdent désormais sans discontinuer.
À cet imposant développement économique se greffe un réel déploiement des horizons abordés par la bande dessinée. Aux côtés des secteurs de l’aventure et de l’humour, se retrouvent désormais des œuvres qui relèvent davantage de récits plus introspectifs, de l’autobiographie, du journal intime, du reportage, de la correspondance, de l’essai même. D’autres se démarquent par des propositions graphiques et formelles audacieuses visant à se rapprocher au plus près d’une narration qui soit « réellement graphique ».
Mais, comme le démontre de manière saisissante Thierry Groensteen, la bande dessinée demeure encore et toujours « un objet culturel non identifié 2 ». Elle doit faire face à un retard de reconnaissance symbolique qui semble solidement ancré dans quelques stéréotypes et préjugés. Malgré son succès (ou à cause de celui-ci?), la bande dessinée demeure encore largement stigmatisée dans les officines de la culture, où elle se voit souvent caricaturée comme une production aux visées essentiellement commerciales, destinée à un public enfantin et dans une perspective de divertissement facile.
Cette situation en porte-à-faux n’est malheureusement pas sans retombées sur la façon dont l’ensemble du secteur culturel et ses relais continuent d’aborder la bande dessinée et d’en faire la promotion.
Pourtant, dans le domaine de la narration graphique comme dans celui du cinéma d’auteur ou de la littérature, il est devenu impossible de nier l’existence et le développement de véritables œuvres d’expression personnelle et de recherche. De plus en plus d’auteurs visent à innover tant dans leurs propos, leurs points de vue, par l’esthétique ou par l’exploration des possibilités d’expression de la bande dessinée. Ces productions de haute qualité sont exigeantes dans leur lecture; loin d’être « paresseuses », elles appellent une réelle intelligence de la planche et du dispositif de la bande dessinée. Las! Faute d’appareil critique et de relais culturels efficaces, ces ouvrages demeurent trop souvent peu reconnus, piètrement diffusés.
Des relations ambiguës
Certes, le questionnement sur les rapports entre la bande dessinée et le monde de la culture, comme celui de l’éducation, ne date pas d’hier. Rapports à proscrire, à contenir ou à favoriser? Même si les oukases alarmistes sur la dangerosité potentielle des Comics se font désormais beaucoup plus discrets, le débat se poursuit. On se rappelle le célèbre cri d’Antoine Roux, il y a près de quarante ans déjà: La bande dessinée peut être éducative 3 ! Depuis lors, les contributions et publications sur le sujet se sont multipliées et, sans doute, chercherait-on en vain une revue pédagogique qui ne lui ait, à l’occasion, consacré un dossier 4 . Témoignages d’intervenants culturels, propositions didactiques, légitimation d’une pratique culturelle, défense d’un corpus spécifique s’y retrouvent chaque fois. Chaque fois aussi resurgit une ambiguïté de fond qui trahit en réalité le véritable enjeu sous-jacent à cette problématique: enseigner la bande dessinée ou enseigner avec la bande dessinée? Comme le posait naguère Pierre Fresnault-Deruelle: « Servir ou se servir de la bande dessinée 5 ? »
Et, de fait, on ne peut que constater le « détournement » dont la bande dessinée fait encore trop souvent les frais dans les officines culturelles. Nombre des expériences rapportées visent à utiliser la bande dessinée comme un tremplin (certains parlent d’appât!) pour l’acquisition de matières réputées plus rébarbatives. On ne compte plus les propositions sur « la bande dessinée et l’enseignement du français ». Plus récemment, on a reconnu la pertinence des contributions que pouvait offrir le corpus contemporain de bandes dessinées pour « illustrer » des matières à portée historique, sociale, psychologique ou géopolitique. De telles pratiques, parfois créatives, possèdent leur propre légitimité et ce n’est pas le lieu ici d’en évaluer les impacts.
En comparaison, l’enseignement portant directement sur le domaine de la bande dessinée, son histoire, ses œuvres marquantes, son dispositif expressif, s’il n’est pas totalement inexistant, demeure sans conteste le cousin pauvre de la grande famille scolaire. Pour lapidaire qu’il puisse paraître, le constat proposé par Arnaud de la Croix et F