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Description
Sujets
Informations
Publié par | Québec Amérique |
Date de parution | 05 avril 2017 |
Nombre de lectures | 10 |
EAN13 | 9782764433621 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Projet dirigé par Myriam Caron Belzile, éditrice
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Marquis Interscript
Révision linguistique : Isabelle Pauzé et Julie Therrien
Illustrations : Anouk Noël
En couverture : Photomontage à partir d’une illustration d’Anouk Noëlet d’une photo de shutterstock.com / © Ramon Antinolo
Transcription des entrevues : Suzie Nadeau
Relecture des transcriptions d’entrevues : Lyne Michaud
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Vedette principale au titre :
Du coeur au ventre : histoires de grossesse
(Dossiers et documents)
ISBN 978-2-7644-3360-7 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3361-4 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3362-1 (ePub)
1. Grossesse - Anecdotes. 2. Femmes enceintes - Anecdotes. 3. Lauzon, Nathalie - Anecdotes. I. Lauzon, Nathalie. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
RG551.L38 2017 618.2 C2017-940204-8
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2017
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2017
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2017.
quebec-amerique.com
À nous, femmes, mamans, puis à nos filles, à nos fils, et d’abord à toi, Béatrice.
L’expérience de chacun est le trésor de tous.
– Gérard de Nerval
Préface
Ah, la maternité ! Porter un enfant est l’acte le plus magique et le plus épuisant qui soit ! Qui d’autre qu’une mère peut comprendre celle qui n’a pas le temps de prendre soin d’elle, qui va et vient pendant des heures dans le corridor pour endormir son bébé ? Celle qui est à bout de souffle et à bout de nerfs, celle qui manque de sommeil et qui, en même temps, est une source d’amour inépuisable et donne la vie aux êtres humains ?
Dès la grossesse, les mères ressentent naturellement de la compassion envers les autres mamans.
En partageant nos instincts, nos découvertes et nos expériences, nous apprenons à développer l’entraide, l’empathie et l’écoute. Nous créons une communauté à travers laquelle nos cœurs se parlent et se comprennent. Rien n’est plus fort que l’amour d’une mère qui berce non seulement son enfant, mais bien le futur de notre civilisation.
Car au fond, c’est elle, la mère, la plus noble des messagères. C’est elle qui nous porte…
Sophie Grégoire Trudeau
Introduction
Béatrice dort.
Il est 5 heures du matin.
En fait, c’est Béatrice Rose . On lui a donné un deuxième prénom, vous savez, comme les anglophones le font couramment. Je voulais un nom relié à la nature, et la rose, reine des fleurs, représentait bien ce que je voulais pour ma fille. Et puis quand elle est née, elle était toute rose, alors c’était clair : Béatrice Rose. Ma chérie. Mon soleil. Mon bébé sourire.
Elle grandit, et je me sens enfin prête à vous présenter l’histoire qui m’a poussée à vous offrir ce livre. Pour ceux et celles qui me suivent depuis mes débuts, la venue de ma fille n’est pas une surprise, mais pour les autres, laissez-moi vous raconter.
Alors voilà. Je pourrais commencer à n’importe quel moment de ma vie, mais il y a bien eu un point tournant… Après une peine d’amour, en 2001, je m’étais présentée devant mon médecin en demandant de l’aide. Il m’avait diagnostiqué une dépression. Une ordonnance de pilules à la main, je voyais mon monde qui venait de s’écrouler et je me retrouvais seule dans une nouvelle ville, Ottawa, pour mon travail. Je venais de déménager. Je devais parler en anglais. Je vivais dans une petite chambre, avec un matelas par terre, sur la rue Nepean. Mes parents venaient de partir pour tout l’hiver au Mexique. Mon univers était gris, j’étais seule et je me réveillais la nuit pour « avoir mal ». La souffrance de cette rupture m’envahissait et les mois d’hiver étaient longs. J’avais perdu beaucoup de poids et les cernes sous mes yeux se creusaient.
Par chance, j’aimais mon travail. J’étais militaire, je m’occupais des communications nationales pour les Rangers canadiens, les militaires réservistes dans le Grand Nord. J’avais reçu le mandat de promouvoir leur soixantième anniversaire de service, et ma patronne de l’époque me faisait confiance : « Fais aller ton imagination, présente-moi ton plan de communication ! » J’ai publié des articles chaque mois pendant toute une année sur l’implication des Rangers dans notre souveraineté nationale, j’ai développé un timbre commémoratif avec Postes Canada et l’ai inauguré à Yellowknife avec le ministre de la Défense nationale de l’époque ; j’ai visité les communautés inuites du Nunavik pour participer à des camps d’été avec les Rangers juniors canadiens, et j’ai même passé toute une journée avec la reine Élisabeth II lors de sa visite du jubilé du cinquantième anniversaire à Iqaluit.
À travers ces projets spéciaux, j’ai eu la chance de guérir un peu. J’ai appris à connaître plusieurs Autochtones, majoritairement des Inuits, et je me suis rapprochée de leur culture. Ils m’ont appris à voir la Terre et la nature différemment. À l’écouter, à l’observer. Ils m’ont appris à sourire de l’intérieur, avec les yeux. Ils m’ont appris à respecter la sagesse des aînés. Ils m’ont aussi guidée, sans le savoir, à travers des regards, des silences, leur présence. J’aimais les observer. Leur authenticité me désarmait et m’apaisait. Les enfants rieurs aux yeux bridés m’ont aidée à retrouver mon cœur léger et, tout doucement, j’ai remonté la pente, retrouvé le moral et une joie de vivre. J’ai beaucoup de gratitude quand je repense à ces années passées à promouvoir ces programmes. Ces gens ont réellement changé ma perception de la vie.
De fil en aiguille, durant tous ces projets et événements, j’ai appris à utiliser un appareil photo. Il est devenu un peu comme un compagnon. Je le traînais partout. Souvent, je ne pouvais pas discuter avec les gens que je rencontrais à cause de la barrière de la langue, alors je leur demandais si je pouvais prendre leur photo avec un signe de la main ou de la tête. Puis, on s’amusait. Je leur montrais le petit écran qui affichait la photo et nous riions ensemble. C’était simple. C’était doux. Mon appareil photo est devenu tranquillement un outil de connexion avec eux et j’ai appris, par la suite, le travail technique relié à la photographie.
Les années qui suivirent m’ont amenée à développer de plus en plus mes habiletés et j’ai commencé à photographier des gens dans un studio improvisé à la maison. Puis des mariages. Des baptêmes. Je me faisais appeler « la photographe des émotions ». J’aime les événements précieux de la vie, le quotidien aussi. Sans avoir à parler, je pouvais rendre les gens heureux, en partageant avec eux ce que j’avais vu ou ressenti.
Je me suis ensuite jointe au Club de Photo Polarisé de l’Outaouais en 2006, pour en devenir ensuite la présidente en 2008, un rôle que j’ai joué pendant quatre ans. J’ai pu joindre l’utile à l’agréable, en mariant mon leadership et ma passion grandissante pour la photographie. J’ai peaufiné les techniques, j’ai découvert mes préférences visuelles et artistiques, concrétisé mon style. J’ai connu des dizaines de photographes tripeux et ces années m’ont aussi apporté beaucoup de gratitude. Fréquenter des passionnés est un réel bonheur.
À la fin de l’année 2010, je lançais le défi aux membres photographes du Club intéressés à prendre une photo par jour pendant 365 jours durant l’année à venir. Une quinzaine de personnes acceptèrent de relever le défi et je m’y suis mise aussi. Comme j’aimais l’écriture, j’allais joindre un texte à mes images.
Les premières journées de l’année, et même les premiers mois, furent vraiment difficiles. Je me mettais de la pression. Je traînais mon appareil photo partout, dans mon sac à main, et je cherchais des scènes à photographier : les citrons en solde à l’épicerie, les marches de fin de journée avec mon chien Fanny, les fleurs reçues en cadeau et les événements un peu marquants de la journée, etc. Je tentais de me prouver à moi-même (et aux autres membres de la communauté photographique !) que j’étais une bonne photographe et que, techniquement, je savais ce que je faisais.
Ce fut une année de recherche quotidienne, intéressante, mais aussi très exigeante. À la fin de l’année 2011, je réalisai que j’aimais tellement l’exercice que je ne pouvais pas arrêter. J’ai donc continué le défi en 2012. Puis, euh, en 2013 aussi – oui, c’est de la folie ! Une belle folie, qui a mené à la sortie de mon premier livre, Un jour à la fois en images, Pensées et beautés du quotidien (Béliveau Éditeur).
Après 1096 jours consécutifs au cours desquels j’ai pris des photos et rédigé des textes, j’ai réalisé que ces défis avaient complètement bouleversé ma vie, ma vision. J’ai même surnommé la photographie mon « outil du bonheur ». Elle me rendait heureuse, je n’étais plus jamais seule, et elle faisait partie de mon quotidien.
Regarder la fumée de la sauge qui brûle dans un rayon de lumière est encore une de mes scènes préférées. Mes sens sont éveillés. Le temps s’arrête. C’est un moment présent puissant et toujours aussi magnifique. La photographie m’a appris beaucoup sur la vie et m’a amenée