La respiration est un acte largement automatique, peu ou pas perçu. Dans certaines circonstances pathologiques ou extraphysiologiques, l’acte de respirer peut devenir désagréable et difficile : c’est la dyspnée. Le mot dyspnée vient des racines grecques « dys » signifiant douloureux, difficile, ou désorganisé et « pnee » respiration. Alors que la nature subjective et la connotation désagréable de la dyspnée sont admises, les mots et les adjectifs pour la qualifier sont beaucoup plus variables, suggérant qu’il n’existe pas une dyspnée mais des dyspnées constituées de différentes combinaisons de sensations respiratoires élémentaires.Nous verrons successivement les mécanismes invoqués dans la genèse de la dyspnée, les éléments du diagnostic en cas de dyspnée aiguë qui repose d’abord sur une analyse clinique rapide complétée le plus souvent par une radiographie pulmonaire, un électrocardiogramme (ECG) et de plus en plus par des biomarqueurs. Ils ont transformé les conditions du diagnostic de dyspnée, notamment dans le contexte souvent difficile de l’insuffisance cardiaque où ils complètent utilement les données de l’échocardiographie. Au cabinet et aux urgences, on doit souligner la sous-utilisation de la spirométrie dont l’aide au diagnostic est pourtant considérable. Enfin nous évoquerons le cadre de la dyspnée chronique avec l’apport, dans les cas plus complexes, de l’épreuve d’effort cardiorespiratoire avec les mesures des échanges gazeux et de la consommation maximale d’oxygène pour faire la part entre la participation cardiaque, respiratoire, artérielle pulmonaire ou périphérique.
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