Les syndromes neurologiques paranéoplasiques (SNP) sont des affections rares qui surviennent en association avec un cancer et ne s’expliquent pas par une complication métabolique, carentielle, métastatique, infectieuse ou iatrogène. Ils précèdent la découverte du cancer ou de sa récurrence dans 65 % des cas. L’atteinte est le plus souvent limitée au seul système nerveux, mais peut concerner aussi bien le système nerveux central, périphérique ou autonome, et entraîne souvent une atteinte multifocale. Le tableau débute généralement de façon aiguë ou subaiguë et se stabilise après quelques mois.L’incidence de ces syndromes rares reste mal connue. Sur une période de 9 ans, seuls 980 SNP ont été identifiés par un consortium européen regroupant onze pays et vingt-deux centres. L’incidence variait considérablement d’un pays à l’autre, ce qui suggère que ces syndromes restent largement sous-diagnostiqués. On estime qu’un SNP survient chez moins de 0,01 % des patients atteints de cancer. Cette prévalence varie d’un cancer à l’autre, atteignant jusqu’à 3 % pour le cancer pulmonaire à petites cellules et 15 % pour les thymomes malins.La découverte d’anticorps onconeuronaux circulants spécifiques des SNP a permis une avancée majeure dans la compréhension de ces syndromes. Ceux-ci sont ainsi considérés comme des manifestations auto-immunes ; une immunisation par réactivité croisée contre des antigènes neuronaux anormalement exprimés par les cellules tumorales est classiquement évoquée.
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Les syndromes neurologiques paranéoplasiques (SNP) sont des affections rares qui surviennent en association avec un cancer et ne sexpliquent pas par une complication métabolique, carentielle, métas-tatique, infectieuse ou iatrogène. Ils précèdent la découverte du cancer ou de sa récurrence dans 65 % des cas [30]. Latteinte est le plus sou-vent limitée au seul système nerveux [24], mais peut concerner aussi bien le système nerveux central, périphérique ou autonome, et entraîne souvent une atteinte multifocale. Le tableau débute généralement de façon aiguë ou subaiguë et se stabilise après quelques mois. Lincidence de ces syndromes rares reste mal connue. Sur une période de 9 ans, seuls 980 SNP ont été identifiés par un consortium européen regroupant onze pays et vingt-deux centres [30]. Lincidence variait considérablement dun pays à lautre, ce qui suggère que ces syndromes
restent largement sous-diagnostiqués. On estime quun SNP survient chez moins de 0,01 % des patients atteints de cancer [24]. Cette préva-lence varie dun cancer à lautre, atteignant jusquà 3 % pour le cancer pulmonaire à petites cellules et 15 % pour les thymomes malins. La découverte danticorps onconeuronaux circulants spécifiques des SNP a permis une avancée majeure dans la compréhension de ces syn-dromes. Ceux-ci sont ainsi considérés comme des manifestations auto-immunes ; une immunisation par réactivité croisée contre des anti-gènes neuronaux anormalement exprimés par les cellules tumorales est classiquement évoquée. Les anticorps onconeuronaux sont généralement dirigés contre des antigènes intracellulaires et permettent daffirmer le caractère para-néoplasique du trouble neurologique et dorienter la recherche du can-cer associé (Tableau S14-P03-C03-II). Leur rôle pathogène na, par contre, pas pu être établi et ils ne sont sans doute que le reflet dune réaction immunitaire cytotoxique principalement médiée par les lym-phocytes T CD8+ [24]. Les syndromes neurologiques auxquels ils sont associés sont généralement de mauvais pronostic car ils sont le reflet dune mort neuronale et les traitements ne permettent le plus souvent que dobtenir une stabilisation des symptômes. Plus récemment, des anticorps dirigés contre des récepteurs synap-tiques ou des protéines localisées à la surface membranaire des neurones
Tableau S14P03C03IPrincipaux anticorps associés aux syndromes neurologiques paranéoplasiques. Syndromes neurologiques Cancers les plus fréquemment Anticorps les plus fréquents associés Hu (ANNA-1) EMN, NSS, ND, EL, DCP CPPC Ri (ANNA-2) Rhombencéphalite, myélite, OM CPPC, carcinome mammaire Anti-Ma1 et Ma2 (PNMA) EL, rhombencéphalite, atteinte Tumeur germinale testiculaire diencéphalique, syndrome parkinsonien CPPC Yo (PCA-1) DCP Utérus, ovaires, sein PCA-2 DCP, EL, atteinte du TC CPPC Tr (PCA-Tr) DCP Lymphome de Hodgkin
CV2/CRMP5 DCP, EL, rétinite/uvéite, SMLE, chorée, neuropathie mixte sensorimotrice SOX / anti-AGNA SMLE, DCP ZIC DCP Amphiphysine SPR, EMN, DCP, SMLE GAD65 SPR, DCP, EL, épilepsie auto-immune Anti-CAR Rétinopathie Complexe VGKC EL, neuromyotonie, syndrome de Morvan (Lgi1, Caspr2) NMDA EL AMPA EL GABA B EL Anti-VGCC SMLE, DCP CPPC : cancer pulmonaire à petites cellules ; DCP : dégénérescence cérébelleuse para-néoplasique ; EL : encéphalite limbique ; EMN : encéphalomyélonévrite ; ND : neuropathie dysautonomique ; NMT : neuromyotonie ; NSS : neuronopathie sensitive subaiguë ;
CPPC, thymome, sarcome utérin
CPPC CPPC CPPC, sein Thymome, CPPC Sein, CPPC Thymome, CPPC
Fréquence des formes paranéoplasiques 80-85 % [34, 38] 86 % [62] 90 % [21]