La transfusion sanguine est une thérapeutique substitutive qui vise à pallier un déficit acquis ou constitutionnel, qualitatif ou quantitatif, d’un composant du sang (érythrocytes, plaquettes, granulocytes, facteurs de la coagulation ou protéines plasmatiques). Les produits sanguins dits labiles (PSL) sont le sang total, le plasma et les cellules sanguines d’origine humaine, par opposition aux produits sanguins stables qui sont des médicaments issus du plasma par un procédé industriel et répondant à leurs règles. Plus de trois millions de produits sanguins labiles sont transfusés annuellement en France. Ces produits, qui peuvent provenir d’un prélèvement de 450 ml (α 30 ml) de sang total ou d’un don d’aphérèse obtenu grâce à un séparateur de cellules, sont collectés chez des donneurs de sang volontaires et bénévoles. Lors du processus de préparation qui suit le don, le sang collecté est fractionné, filtré, transformé en ses différents constituants et une qualification biologique (groupage et phénotype sanguin, dépistage sérologique, diag-nostic génomique viral) est effectuée sur les échantillons de sang prélevés chez le donneur au décours de son don. Les PSL sont délivrés sur ordonnance médicale et chaque indication doit être soigneusement pesée par le prescripteur en termes de bénéfice et de risque pour le receveur car l’utilisation des produits sanguins labiles expose à des effets indésirables et à des accidents parfois graves dont le receveur doit être clairement informé.
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Extrait
PARTIE S04P05
1
Transfusion et cellulothérapie
Chapitre S04P05C01 Transfusion sanguine : indications et effets indésirables de la transfusion de produits sanguins labiles
R D P B ACHID JOUDI ET HILIPPE IERLING
1 0 C 5 P0 4 S0
1 C0 5 0 4P S0
La transfusion sanguine est une thérapeutique substitutive qui vise à pallier un déficit acquis ou constitutionnel, qualitatif ou quantitatif, d’un composant du sang (érythrocytes, plaquettes, granulocytes, fac teurs de la coagulation ou protéines plasmatiques). Les produits san guins dits labiles (PSL) sont le sang total, le plasma et les cellules sanguines d’origine humaine, par opposition aux produits sanguins stables qui sont des médicaments issus du plasma par un procédé industriel et répondant à leurs règles. Plus de trois millions de produits sanguins labiles sont transfusés annuellement en France. Ces produits, qui peuvent provenir d’un prélèvement de 450 ml (±30 ml) de sang total ou d’un don d’aphérèse obtenu grâce à un séparateur de cellules, sont collectés chez des donneurs de sang volontaires et bénévoles. Lors du processus de préparation qui suit le don, le sang collecté est frac tionné, filtré, transformé en ses différents constituants et une qualifi cation biologique (groupage et phénotype sanguin, dépistage sérologique, diagnostic génomique viral) est effectuée sur les échantil lons de sang prélevés chez le donneur au décours de son don. Les PSL sont délivrés sur ordonnance médicale et chaque indication doit être soigneusement pesée par le prescripteur en termes de bénéfice et de risque pour le receveur car l’utilisation des produits sanguins labiles expose à des effets indésirables et à des accidents parfois graves dont le receveur doit être clairement informé.
Transfusion de produits sanguins labiles
Concentrés de globules rouges
Les concentrés de globules rouges (CGR) sont obtenus à partir d’un don de sang total dans une solution anticoagulante (citrate) et de conservation (adénine et mannitol) dont le plasma est soustrait. La durée de conservation dans les établissements de transfusion est de
42 jours après le prélèvement, à une température comprise entre 2 et 6 °C. En moyenne, le volume d’un CGR est de 300 ml, il contient 55 g d’hémoglobine, 10 à 20 ml de plasma résiduel et moins de 6 10 leucocytes.
Règles de compatibilité La sécurité immunologique de la transfusion de concentrés de glo bules rouges a pour objectif d’éviter une hémolyse intra ou extravascu laire consécutive à un conflit entre un antigène érythrocytaire et un anticorps le reconnaissant. La transfusion d’hématies dépourvues de l’antigène contre lequel le receveur possède un anticorps est le principe de base de la sécurité transfusionnelle [14]. La situation inverse d’incom patibilité (anticorps apporté par le produit sanguin) est plus rare, souvent moins grave et est prévenue par une recherche systématique des anti corps chez les donneurs de sang. Pour répondre à cette exigence de sécu rité immunologique, la détermination du groupe sanguin ABORh1 (D) et du phénotype RhKEL (Rh : 2, 3, 4, 5 dénomination internatio nale des antigènes C, E, c, e et Kell qui sont les antigènes les plus immu nogènes) est effectuée systématiquement chez le donneur et le receveur. Le respect des règles de compatibilité ABO (Figure S04P05C011), le dépistage de ces anticorps antiérythrocytaires et l’appariement des anti gènes érythrocytaires cibles en cas d’alloimmunisation sont les mesures essentielles pour assurer cette sécurité. Un verrou essentiel de la préven tion de l’incompatibilité ABO est fondé sur la réalisation du « contrôle ultime prétransfusionnel ». Celuici repose sur la vérification au lit du malade de la concordance de l’identité déclinée par le patient avec celle portée sur les documents de groupes sanguins ainsi que sur un test tech nique de vérification simplifiée des groupes ABO du malade et du CGR. L’appariement du phénotype RHKEL entre donneur et receveur vise à réduire le risque d’alloimmunisation chez les sujets polytransfusés et à
AB
A
B
O
O
A
B
AB
a b Figure S04P05C011Règles de compatibilité immunologique ABO. a) Plasma.b) Concentré de globules rouges.