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Description
Sujets
Informations
Publié par | Québec Amérique |
Date de parution | 05 février 2013 |
Nombre de lectures | 2 |
EAN13 | 9782764419717 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Collection QA compact
Du même auteur
La Pensée politique de Gramsci , Paris, Éditions Anthropos, 1970, Montréal, Éditions Parti Pris, 1970 et VLB Éditeur, 1987.
Sur Lénine , Éditions Parti Pris, 1972.
Le Syndicalisme de combat , Éditions Albert St-Martin, 1977.
Marxisme et pays socialistes , VLB Éditeur, 1979.
Un parti pris politique , VLB Éditeur, 1979.
La communauté perdue , VLB Éditeur, 1987.
Sens et Politique , VLB Éditeur, 1990.
Les Grands Penseurs du monde occidental. L’éthique et la politique de Platon à nos jours , Fides, 1997, nouvelle édition revue et augmentée, 1999.
Du combat au partenariat. Interventions critiques sur le syndicalisme québécois , Éditions Nota bene, 1998.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Piotte, Jean-Marc
Les neuf clés de la modernité
(Collection QA compact)
Publ. à l’origine dans la coll. : Essai. 2001.
Comprend des réf. bibliogr. et un index.
9782764419717
1. Modernité. 2. Civilisation moderne et contemporaine. 3. Philosophie - 17 e siècle. 4. Civilisation occidentale. 5. Religion et civilisation. I. Titre.
CB357.P56 2007 909.08 C2003-940713-6
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Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1 Téléphone: 514 499-3000, télécopieur: 514 499-3010
Dépôt légal : 1 er trimestre 2007 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Mise en pages: Andrée Vallée Révision linguistique: Claude Frappier
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2007 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Sommaire
Du même auteur Page de titre Page de Copyright Dedicace INTRODUCTION - Les fondements culturels de la modernité I - L’INDIVIDU LIBRE II - DES INDIVIDUS ÉGAUX III - LA RAISON AU SERVICE DE LA PASSION IV - LE TRAVAIL PLUTÔT QUE LA SAGESSE, L’HONNEUR OU LA PRIÈRE V - L’AMOUR ET NON LA REPRODUCTION VI - LE MARCHÉ PLUTÔT QUE LA COMMUNAUTÉ VII - UN NOUVEAU TYPE D’ÉTAT: LA DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE VIII - LA NATION PLUTÔT QUE LA RELIGION IX - LA RELIGION, AFFAIRE PRIVÉE CONCLUSION - Charles Taylor ou l’idéal d’authenticité INDEX DES NOMS PROPRES BIBLIOGRAPHIE REMERCIEMENTS
À ma conjointe, Marie Leahey, pour son soutien indéfectible.
INTRODUCTION
Les fondements culturels de la modernité
D’ où vient la modernité? Du siècle des Lumières? Quels sont les fondements culturels de ladite modernité ? Avant de consacrer à chacun de ces fondements un chapitre, voici, en guise d’introduction, une présentation sommaire des notions et de leur histoire.
Le monde occidental moderne se met en place, pour l’essentiel, au XVII e siècle. Voici une proposition qui nous éloigne sans nul doute des postmodernes qui, eux, inscrivent son début au XVIII e siècle, au fameux siècle des Lumières. C’est que, selon notre point de vue, la coupure entre notre monde et celui des Anciens n’est reflétée avant tout ni par Voltaire (1694-1778), ni par Diderot (1713-1784) ou, encore moins, par Hegel (1770-1831), mais bel et bien, à son origine, par Descartes (1596-1650), Hobbes (1588-1679), Locke (1632-1704) et d’autres qui opposent à la vision holiste des Anciens, où le tout détermine les parties, la conception d’un univers fondé sur des individus naturellement libres, égaux et rationnels.
Ce renversement de perspective, qui influencera les siècles à venir, est précédé de deux événements qui ont permis le passage du monde des Anciens à la modernité : la Renaissance et la Réforme. Il vaut la peine de s’y attarder pour comprendre la nature de la rupture.
LA RENAISSANCE ET LA RÉFORME
La Renaissance se développe, à la fin du XV e et au début du XVI e siècle, particulièrement à Florence, ville-État qui domine, avec Venise et d’autres, ce qui représente alors le commerce mondial. La famille Médicis, à l’origine une famille de tisserands, a fait fortune dans le commerce des tissus, puis s’est fait anoblir pour diriger ensuite la vie politique de Florence. Les Médicis créent ainsi un espace où des artistes et des créateurs remettent bientôt en question l’autorité et la tradition chrétiennes à la lumière des Anciens, grecs ou romains, auxquels on revient. La philosophie n’est plus, comme le voulaient saint Thomas d’Aquin (1224/1225-1274) et tant d’autres, la servante de la théologie : devenue autonome, elle remet en question la tradition au sein même de la tradition.
L’invention de l’imprimerie et la découverte du Nouveau Monde sont étroitement liées à ce renouveau. L’imprimerie rend théoriquement accessibles, à tous ceux qui savent lire, les manuscrits dont les clercs contrôlaient auparavant la lecture. La découverte d’un nouveau continent ébranle les certitudes de chacun, comme le ferait sans doute aujourd’hui la découverte d’une planète où vivraient des êtres différents, mais intelligents : on prend conscience tout à coup qu’il existe une terre immense, jusque-là inconnue, où vivent des individus auxquels les Européens attribuent, comme on le voit chez Montaigne (1533-1592), bien des vertus, dont la sagesse. Après tant de siècles de vérités, les Européens ne savent plus où finit l’imaginaire et où commence la réalité. Le doute s’installe à demeure.
Et puis, la Réforme brise l’unanimisme chrétien. Jusque-là, si on excepte la séparation entre l’Orient et l’Occident, le christianisme avait maintenu son homogénéité, Rome réussissant à vaincre tous les courants hérétiques et schismatiques. À cette époque, il n’y a qu’une vérité, celle des Saintes Écritures interprétées par le haut clergé. Personne n’a le droit à l’erreur. Un chrétien peut se tromper : l’autorité lui expliquera les causes de sa méprise. Mais si, après quelques admonestations, il se maintient dans l’erreur, il sera confié à l’autorité civile qui l’expédiera dans l’au-delà afin qu’il soit jugé par le Créateur. Or Luther (1483-1546) sapera les bases de ce pouvoir clérical en affirmant que chaque chrétien peut, lui-même, interpréter la Bible et entrer directement en communication avec Dieu, auprès de qui il peut se confesser, sans l’intermédiaire obligé de qui que ce soit. Le grand réformateur pose ainsi involontairement les fondations de ce que sera l’individu moderne.
La réforme de Luther se répand bientôt dans toute l’Europe, rendant impossible une solution autoritaire et militaire au nouveau schisme. Chaque chrétien est appelé à choisir entre son adhésion à Rome ou sa conversion à l’une ou l’autre des églises réformistes qui se mettent à pulluler. Des luttes religieuses divisent les chrétiens de diverses obédiences et donnent lieu à des massacres et à des guerres civiles. La tolérance, qui n’avait jamais été considérée comme une vertu, est mise de l’avant et proposée aux sujets divisés par des penseurs, parmi lesquels Montaigne et Bodin (1529/1530-1596). L’éclatement du christianisme, au sein même de l’Europe, crée ainsi l’espace où pourra se développer la liberté de conscience, puis la liberté d’expression, à la base de toutes les libertés modernes, qui rendront possible la création de la modernité.
LES NEUF IDÉES-FORCES OU CLÉS DE LA MODERNITÉ
L’autorité politique ne vient plus de Dieu. Davantage : des individus, libres et égaux dans l’état de nature, auraient quitté celui-ci en fondant l’État. Telle est l’histoire que nous nous racontons, car l’état de nature, précédant l