Ce livre, dont l’objectif est d’exposer les modalités de la figuration dans trois haggadot sépharades du XIVe siècle, est axé sur l’étude de deux objets : la structure de leurs cycles imagés et les protagonistes qui y sont représentés. Ceux-ci incluent divers personnages bibliques, ainsi que des rabbins, des orants et de simples célébrants, tous susceptibles d’attirer l’attention des lecteurs de la haggadah, par un geste ou un regard. En procédant à l’analyse de ces deux objets, conjointement constitutifs d’un dispositif de figuration, Hazan expose la cohérence de ces cycles imagés, de laquelle les auteurs se désintéressent. Cette cohérence révèle pourtant la fonction même de la haggadah, qui se constitue en livre autonome autour du XIIe siècle pour accompagner la célébration de pesah en famille. Le recours à la figuration dans les cycles imagés de ces haggadot répond ainsi aux besoins d’un nouveau genre de mécènes, alors que s’opère une transition entre la sphère publique de la synagogue et celle privée de leur domicile. En tant que commanditaires et destinataires de ces haggadot, ce sont ces célébrants modernes qui en justifient la cohérence, alors qu’ils effectuent une traversée, du passé du récit biblique au présent de la célébration, pour rendre hommage à Dieu et le remercier de les avoir, chacun, sauvés de l’esclavage en Égypte.
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Extrait
Stratégies figuratives dans l’art juif
Stratégies figuratives dans l’art juif Étude de troishaggadote sépharades duxivsiècle
Olga Hazan
Les Presses de l’Université de Montréal
Mise en pages : Yolande Marel
Caalogage avan publicaion de Biblioèque e Arcives naionales du Québec e Biblioèque e Arcives Canada
Hazan, Olga, -e Sraégies figuraives dans l’ar juif : éude de rois aggado séparades du siècle (Ar+) Comprend des références bibliograpiques. Publié en formas imprimé(s) e élecronique(s). ---- ---- (PDF) ---- (EPUB) . Haggada – Illusraions. . Enluminure juive. . Dieu (Judaïsme). . Judaïsme e ar. I. Tire. .. .’ -- --
e Dépô légal : rimesre Biblioèque e Arcives naionales du Québec
Les Presses de l’Universié de Monréal remercien de leur souien financier le Conseil des ars du Canada e la Sociéé de développemen des enreprises culurelles du Québec (SODEC).
Avantpropos
’ dans le prolongemen d’une recerce pour C laquelle j’ai bénéficié, de à , d’une subvenion du Conseil de recerces en sciences umaines du Canada pour un proje iniulé La figuraion du sacré enre judaïsme, crisianisme e islam. Deux bourses du programme de perfecionnemen de l’Universié du Québec à Monréal, obenues pour l’année académique - e pour la session d’auomne , m’on permis d’axer mes recerces sur la figu-raion dans l’ar juif, e de m’inéresser plus précisémen aux sraégies figuraives à l’œuvre dans les cycles imagés desaggadoséparades du e siècle. Je dois à Bezalel Narkiss, don les publicaions sur ce corpus demeuren inconournables, de m’avoir encouragée à ravailler sur l’ar juif e d’avoir souenu mes démarces en ce sens. À Alain Laframboise (-), qui fu jadis mon direceur de èse e n’a cessé, jusqu’à ou récemmen, de m’éclairer de son inelligence e de sa générosié, ce ouvrage doi encore beaucoup. J’ai égalemen bénéficié des nombreux e judicieux conseils de Dov Leloup, que je remercie caleureusemen. Je remercie Ilana Taan, conservarice des manuscris ébreux, d’avoir facilié mes recerces à la Briis Library à Londres où son e conservées plusieursaggado séparades du siècle, ainsi que les préposés du service de prê enre biblioèques de l’Universié du Québec à Monréal, oujours aimables dans le raiemen de mes nombreuses demandes. Je remercie Evelyn Coen pour nos quelques écanges épisolaires e mes évaluaeurs anonymes pour leurs commen-aires consrucifs. Merci enfin à Parick Poirier e à l’équipe des Presses de l’Universié de Monréal, pour leur ravail impeccable e leur accueil caleureux.
e Aucuneaggadasiècle ne poran aujourd’ui sonséparade du nom d’origine, en supposan qu’elle en ai déjà eu un, j’ai désigné par sa
Avan-propos
coe le ms. Or. , connu sous le nom deSiser Haggadae j’ai fran-cisé, à l’insar de Gabrielle Sed-Rajna, le nom du ms. Add. , connu sous le nom deGolden Haggada, pour l’iniuler laaggada d’or. Bien qu’il indique son lieu de conservaion pluô que son lieu de producion, je me suis résolue à conserver le nom de laaggada de Sarajevo, ous les aueurs la désignan ainsi. Concernan les paraons, pour des raisons de commodié, je les ai nommés Paraon , Paraon e Paraon , même si, dans le cas du dernier, cela suppose qu’il aurai vécu rès longemps, puisqu’il es repré-sené à la fois au momen où, déjà adule, il côoie Moïse qui vien de naîre, e au momen où Moïse, devenu lui-même adule, quie l’Égype avec les siens. En somme, ces rois paraons son des arcéypes qui incarnen le pouvoir en Égype à rois momens : à l’époque de Josep, à l’époque où son sacrifiés les premiers nés ébreux e à l’époque de Moïse, nore Paraon pouvan, en ce cas, représener une condensa-ion de deux individus. Les illusraions qui souiennen mon argumenaion dans l’inroduc-ion, le capire e, dans une moindre mesure, les capires à son reproduies dans le corps de l’ouvrage. Elles son désignées comme des figures [fig.] e leur numéroaion sui de manière coninue l’ordre dans lequel elles son évoquées à ravers les capires. En revance, les illusra-ions des cycles imagés des roisaggadoà l’éude, désignées exclusive-men par leurs numéros de folios officiels, en respecan l’ordre original des folios de cacun des rois cycles imagés (à l’excepion du folio v de laaggada de Sarajevo), son reproduies sur deux déplians (Plance e Plance ) qui se lisen de au en bas e de droie à gauce, dans le sens original des manuscris ébreux (dans la version PDF, les plances son à la fin du livre). Ces deux déplians permeron au leceur : d’observer les folios ou en poursuivan sa lecure, de consuler plusieurs folios en même emps e de les comparer ou en respecan le sens de la lecure des manuscris originaux e, enfin, de voir la srucure de caque cycle imagé, dans son ensemble ou dans ceraines de ses secions. Disposées ainsi, ces illusraions conribuen efficacemen, e de manière inédie, à la prise en compe de la coérence de cacun des rois cycles imagés à l’éude. Précisons que la porion imagée en pleine page de laaggada de Sarajevo(capire ) n’es reproduie qu’en parie, sur la face du pre-mier déplian (Plance , face ), andis que la porion imagée en pleine page de laaggada d’or(capires e ) es imprimée au comple sur
la face de cee même plance (Plance , face ), ce qui perme, enre aures, de voir sa srucure symérique, alors qu’elle oppose, en son cenre, des èmes de vie e de mor en regard des desinées de Jacob e de Moïse. La porion imagée en pleine page du ms. Or. (capire ), égalemen reproduie dans son inégralié, couvre quan à elle l’ensemble de la Plance , sur ses deux faces. Quan aux ires des illusraions (que l’on rouvera dans la lise des figures e dans les rois lises des folios imagés placées à la fin de l’ouvrage), comme il n’en exise pas de version officielle – ormis les légendes reenues par Bezalel Narkiss, qui on conribué, comme nous le verrons, à occuler la présence de Dieu dans laaggada d’or–, je les ai sciemmen simplifiés, en évian aussi les majuscules e les ialiques. Dans la lise des illusraions de laaggada de Sarajevo, j’ai inclus l’ensemble des ires des folios imagés en pleine page, même si le cycle au comple n’es pas reprodui ici. Enfin, dans les ires de cerains folios de l’une ou l’aure des roisaggadoà l’éude, j’ai inséré une barre oblique (/) pour disinguer deux composiions superposées dans une même secion ; lorsqu’une composiion compore plus d’un épisode e que les mêmes personnages son représenés à plus d’une reprise, ce qui n’es pas oujours le cas, j’ai séparé ces épisodes par un poin-virgule.